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Le Conseil de sécurité soupèse l'envoi de troupes alors que le Libéria s'enfonce dans la crise

Le Conseil de sécurité soupèse l'envoi de troupes alors que le Libéria s'enfonce dans la crise

Réfugiés ivoiriens dans la région de Nimba
Alors qu'un projet de résolution a été soumis au Conseil de sécurité qui pourrait autoriser prochainement l'envoi d'une force multinationale au Libéria, le personnel humanitaire de l'ONU dans le pays fait état de conditions de plus en plus critiques tandis que les forces rebelles semblent gagner toujours plus de terrain.

Les Etats-Unis ont soumis hier après-midi au Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant le déploiement d'une force multinationale qui aurait pour mission d'appuyer la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu au Libéria, a indiqué aujourd'hui un porte-parole de l'ONU qui a précisé que le texte faisait actuellement l'objet d'une évaluation par des experts.

De leurs côtés, l'action des organisations humanitaires sur place est rendue toujours plus difficile par l'envolée du prix des carburants et de la nourriture, indique le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). La distribution d'eau aux centaines de milliers de personnes chassées de chez eux par les combats est entravée par le manque de camions dû partiellement au pillage.

Alors que la situation à Monrovia est actuellement relativement calme, l'ONU continue à recevoir des informations selon lesquelles les tirs se poursuivent dans la ville portuaire de Buchanan et à Gbarnga.

Les combats gagneraient le Nord-Est du Libéria où les rebelles du MODEL, le Mouvement pour la démocratie au Libéria, auraient, selon certaines informations, capturé les villes de Batuo et Glawra dans le comté de Nimba et se dirigeraient vers la frontière avec la Guinée et la localité de Saclepea que les habitants, dont 700 réfugiés ivoiriens, s'apprêtent à quitter pour échapper aux combats. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) redoute que ceux-ci cherchent à se rendre en Guinée où se trouvent déjà 100 000 réfugiés dont 70 000 Libériens.