Décision lundi sur la date du départ des troupes nigérianes au Libéria

Tandis qu'un responsable de l'ONU indiquait que l'aide financière américaine au déploiement militaire au Libéria s'élèvera à 10 millions de dollars, le Chef d'Etat-major de l'armée nigériane a annoncé aujourd'hui que la date de l'envoi des troupes serait décidée lundi.

Le général Martin Luther Agwai, chef d'Etat major de l'armée nigériane, est arrivé aujourd'hui à Freetown en Sierra Leone où il a discuté avec le Commandant de la Force de la MINUSIL, la Mission des Nations Unies en Sierra Leone, le Commandant de la Force de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et des militaires américains des plans de déploiement de troupes nigérianes au Libéria, a annoncé aujourd'hui la MINUSIL dans un communiqué.

A la suite de ces entretiens, le général Agwai a annoncé à des journalistes qu'une nouvelle réunion était prévue à Accra lundi prochain et que la date du départ de Sierra Leone des troupes nigérianes serait décidée à ce moment-là. Il a précisé que ce n'était pas la volonté politique qui faisait défaut au Nigeria mais bien les ressources logistiques nécessaires à la mission au Libéria.

Quand les forces de la CEDEAO arriveront, a-t-il affirmé, elles resteront au Libéria jusqu'à les combattants soient désarmés et des élections organisées. « Nous ferons exactement ce que nous avons fait en Sierra Leone. J'espère que les groupes qui se battent au Libéria vont rapidement réaliser qu'ils doivent cesser », a-t-il déclaré.

Le chef des forces nigérianes a confirmé que son pays déploierait deux bataillons au Libéria, l'un sera composé des casques bleus qui viennent d'achever leur mission en Sierra Leone, l'autre sera envoyé du Nigeria. A la différence de ce qui s'était produit dans le passé quand des troupes nigérianes avaient été déployées au Libéria sous les auspices du Groupe de contrôle de la CEDEAO, l'ECOMOG, ce nouveau déploiement s'effectuera dans le cadre d'une opération impliquant d'autres membres de la communauté internationale, a-t-il indiqué.

Aujourd'hui également, mais au siège de l'ONU à New York, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Libéria, Jacques Paul Klein, qui venait de faire le point pour le Conseil de sécurité sur la situation dans le pays, a indiqué, en réponse aux questions de journalistes, que le gouvernement des Etats-Unis offrait 10 millions de dollars pour répondre aux besoins logistiques des troupes nigérianes.

« Une fois que l'environnement est sûr et stable, nous pourrons envoyer une équipe d'évaluation des besoins, a déclaré M. Klein qui a ajouté que « le pays était pratiquement détruit et que cela signifiait la reconstruction de tout ce qui constitue une société civile, la santé, l'éducation, la police, l'armée. »

Auparavant, le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Olara Otunnu, qui revient d'une mission d'une semaine en Côte d'Ivoire et au Sénégal, décrivait, lors d'un point à la presse, la situation au Libéria comme tout « simplement horrible » et appelait au déploiement le plus rapide possible d'une force d'intervention.

Les informations en provenance des agences humanitaires confirment la détérioration de la situation à Monrovia, la destruction d'une station d'alimentation en eau privant désormais la quasi-totalité de la population de la capitale libérienne d'eau potable.