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Le Conseil iraquien considéré comme un "pas dans la bonne direction", lors du débat du Conseil sur l'Iraq

Le Conseil iraquien considéré comme un "pas dans la bonne direction", lors du débat du Conseil sur l'Iraq

Mme Anna Palacio, ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, préside la séance
"Un pas dans la bonne direction", c'est ainsi qu'a été qualifiée la création du Conseil de gouvernement iraquien au cours de sa réunion sur la situation en Iraq. Un Etat membre s'y est dit favorable à l'adoption d'une nouvelle résolution sur l'Iraq tandis que les propositions du Secrétaire général et le renforcement du rôle de l'ONU dans le pays rencontraient le soutien de plusieurs délégations.

Au cours sa première réunion sur l'Iraq depuis l'adoption de la résolution 1483 qui définissait le mandat de l'Autorité administrative intérimaire et celui de l'ONU, le Conseil, qui recevait une délégation du Conseil de gouvernement iraquien, a dans son ensemble réservé un bon accueil à la création de cette institution, nombre de ses membres considérant qu'il s'agissait d'un "pas dans la bonne direction" ou encore d'une "étape positive", l'objectif n'en restant pas moins la mise en place d'un gouvernement représentatif.

L'éventualité de l'adoption d'une nouvelle résolution qui viendrait "actualiser le rôle des Nations Unies en Iraq, conformément aux propositions du Secrétaire général, en tenant compte notamment de la volonté des États Membres disposés à déployer des troupes en Iraq sous les auspices de l'ONU" a été soulevée par l'ambassadeur de l'Allemagne qui a indiqué que son pays y était favorable. Le Cameroun a adhéré "au format et au mandat" de la future Mission d'assistance des Nations Unies en Iraq, définis dans le rapport du Secrétaire général, tout en estimant que cette mission devait "ne pas fermer la porte" à "l'intégration d'une composante militaire ou policière."

Des voix nombreuses se sont exprimées pour soutenir les propositions formulées dans le rapport du Secrétaire général, notamment en ce qui concerne la création d'une Mission d'assistance de l'ONU et le renforcement de son action. C'est le cas notamment de la Syrie, de la Chine, de la Fédération de Russie, de l'Angola, de la Bulgarie ou encore du Mexique.

"Soutien total" de la France, également, exprimé par l'ambassadeur Jean-Marc de la Sablière, qui a à son tour appuyé la création d'une Mission d'assistance des Nations Unies en Iraq et encouragé le Secrétaire général à avoir "une approche ambitieuse du rôle de l'ONU dans le processus de reconstruction économique et financière de l'Iraq."

Le Royaume-Uni, membre de la coalition, soutient un rôle accru de l'ONU en Iraq, a également indiqué l'ambassadeur britannique Jeremy Greenstock. Nous souhaitons que le rôle de l'ONU soit renforcé dans le secteur de la justice, de manière à protéger les droits des citoyens et assurer le respect des droits de l'homme, a-t-il déclaré, ajoutant qu'en tant que membre de la coalition, son pays était en train de sélectionner les magistrats qui pourraient faire partie du nouveau système judiciaire iraquien.

Tandis que l'ambassadeur des Etats-Unis, John Negroponte, a encouragé les Etats membres de l'ONU à fournir des forces de sécurité qui viendraient renforcer la sécurité en Iraq et à participer à la reconstruction du pays "conformément à la résolution 1483" tout en réaffirmant l'engagement de son pays à mettre en oeuvre cette même résolution "d'une manière transparente", le représentant du Mexique insistait pour que les revenus du pétrole passent le plus vite possible sous contrôle iraquien.

La France, de son côté, se disait favorable à la création d'un fonds spécial multilatéral géré collectivement sous l'égide du PNUD et des institutions financières internationales et l'Allemagne à la mise sur pied d'un mécanisme multilatéral par le biais duquel la communauté internationale verserait ses contributions. "La sortie ordonnée du programme 'pétrole contre nourriture' doit pour sa part se faire de façon transparente et efficace, sans discrimination entre fournisseurs", a ajouté l'ambassadeur de la France.

Quant à l'ambassadeur du Pakistan, après avoir insisté sur l'histoire commune qui unit les peuples de la vallée de l'Indus et ceux du Tigre et de l'Euphrate, il a énoncé les principes qui, selon lui, doivent fonder l'aide de la communauté internationale à la reconstruction du pays, citant le respect de l'intégrité politique de l'Iraq et des Etats voisins, la non-ingérence dans les affaires intérieures de l'Iraq, la souveraineté de ce pays sur ses ressources naturelles, et le respect de ses lieux saints.

Le Conseil a également entendu la déclaration de la ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, Ana Palacio, qui présidait la réunion ainsi que les représentants du Chili et de la Guinée.

Le Secrétaire général de l'ONU, son Représentant spécial pour l'Iraq et le chef de la délégation s'étaient exprimés en début de séance.