Kofi Annan encourage Israéliens et Palestiniens à de nouveaux efforts

Israël devra prendre des mesures plus substantielles, l'Autorité palestinienne poursuivre sa réforme et la communauté des donateurs faire en sorte que les Palestiniens ne cèdent pas au désespoir, a déclaré aujourd'hui Kofi Annan alors que s'ouvre à Genève le Séminaire de l'ONU sur l'assistance au peuple palestinien.

C'est à un moment « qui, pour le peuple palestinien est à la fois riche d'espoir et douloureux » que s'est ouvert aujourd'hui à Genève le Séminaire des Nations Unies sur l'assistance au peuple palestinien organisé par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré le Secrétaire général dans un message lu par le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Peter Hansen.

« L'espoir est né du Sommet d'Aqaba », malgré les « trop familiers » actes de violence, poursuit Kofi Annan qui souligne que « cette évolution est due pour une large part à l'action des États-Unis. » Rappelant les mesures « positives » prises récemment par les Israéliens et les Palestiniens, il affirme cependant « qu'Israël devra également prendre d'autres mesures - plus substantielles - que le simple démantèlement des avant-postes érigés depuis mars 2001. »

Réaffirmant que « le problème palestinien ne se résoudrait pas par la violence » mais par « la mise en place d'une solution politique qui passe par l'application des mesures prévues dans la Feuille de route », le Secrétaire général de l'ONU a indiqué que « le Quatuor, en coopération avec les parties, s'employait maintenant à créer un mécanisme de contrôle efficace. »

Le terme Quatuor désigne le groupe composé par les États-Unis, la Fédération de Russie, l'ONU et l'Union européenne, qui a initié le nouveau plan de paix pour le Moyen-Orient baptisé Feuille de route. Ce nouveau plan définit les trois étapes devant permettre de parvenir à la création d'un État palestinien coexistant pacifiquement avec Israël.

Le Secrétaire général de l'ONU a insisté sur les souffrances que continuent d'endurer le peuple palestinien « dans un pays ravagé sur le plan économique et social » que seul l'apport d'une assistance et d'une aide budgétaire importantes a sauvé de l'effondrement complet. L'asphyxie créée par les bouclages et les couvre-feux, la poursuite des activités de peuplement et la construction d'un mur de séparation ont contribué à exacerber la situation d'urgence humanitaire dans le territoire palestinien occupé, a-t-il indiqué

« Les mesures qu'Israël prend pour se protéger doivent être raisonnables et respecter les limites établies par le droit international », a déclaré Kofi Annan qui affirme également qu'avec la mise en oeuvre de la Feuille de route, « Israël devrait assouplir ses mesures de sécurité » et également « donner pleinement suite aux recommandations figurant dans le rapport Bertini, lever les restrictions imposées à la circulation des personnes et des marchandises et permettre au personnel humanitaire international et local de se déplacer partout en toute sécurité et sans encombre. »

« Parallèlement l'Autorité palestinienne devrait poursuivre les réformes engagées de façon transparente et en étroite consultation avec la communauté internationale - en particulier, le Groupe de travail du Quatuor sur la réforme palestinienne - et elle doit agir de façon décisive pour prévenir le terrorisme », a-t-il ajouté.

Kofi Annan a rappelé que l'ONU, et notamment l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, était pleinement engagé dans l'assistance aux Palestiniens, insistant toutefois sur le fait que « l'assistance cruciale que l'Office apporte à des millions de réfugiés palestiniens est toutefois menacée par un manque chronique de fonds. » Il a invité les donateurs à soutenir les programmes réguliers de l'Office ainsi que ses activités d'urgence.

Si « seul un règlement politique permanent qui met fin à l'occupation peut apporter une solution durable aux problèmes économiques et humanitaires des Palestiniens », a conclu le Secrétaire général, « le relèvement de l'économie palestinienne et l'amélioration de la vie quotidienne du peuple palestinien sont essentiels pour que le processus de paix soit durable. »