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Côte d'Ivoire : Kofi Annan rappelle au président Gbagbo "sa responsabilité" dans la prévention des violences

Côte d'Ivoire : Kofi Annan rappelle au président Gbagbo "sa responsabilité" dans la prévention des violences

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« Préoccupé » par les récentes menaces proférées à l'encontre des Nations Unies en Côte d'Ivoire, le Secrétaire général a prévenu aujourd'hui que la Mission des Nations Unies dans le pays prendra « toutes les mesures nécessaires » pour protéger son personnel sur le terrain et rappelé au président Gbagbo « sa responsabilité » dans la prévention des violences.

« Le Secrétaire général est profondément préoccupé par des rapports selon lesquels des menaces auraient été proférées à l'encontre du personnel des Nations Unies en Côte d'Ivoire, et des violences massives pourraient être déclenchées à Abidjan et dans d'autres régions de Côte d'Ivoire », indique un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( ONUCI ), soutenue si besoin est par la Force Licorne, prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger le personnel et les biens des Nations Unies, ainsi que les populations en danger imminent dans ses zones de déploiement », a prévenu Kofi Annan.

« Le Secrétaire général souhaite rappeler avec la plus grande fermeté, aux plus hautes autorités civiles et militaires de la Côte d'Ivoire, y compris le président Gbagbo et le chef d'état-major, le général Mangou, leur responsabilité personnelle dans la prévention des violences, y compris des attaques dirigées contre le personnel et les installations des Nations Unies dans le pays, ainsi que des violences ethniques ».

« De tels actes ne sauraient être tolérés par la communauté internationale », insiste le Secrétaire général.

« Le Secrétaire général appelle une nouvelle fois toutes les parties ivoiriennes à travailler avec leurs partenaires internationaux pour trouver une solution pacifique à la crise ivoirienne », conclut le message.

Le 30 janvier dernier, le Secrétaire général avait dénoncé la publication « inopinée » en Côte d'Ivoire d'un décret présidentiel qui prorogeait le mandat des députés et allait à l'encontre des recommandations du Groupe de travail international (GTI) (voir notre dépêche du 30 janvier 2005).

Rappelant les menaces qui continuent de peser et déplorant l'absence de matériel permettant de faire face à de nouvelles attaques, l'ONUCI avait annoncé, le 26 janvier dernier, un retrait temporaire d'une partie de son personnel civil en Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 26 janvier 2006).

Le même jour, le représentant de la France avait annoncé que des sanctions pourraient bientôt être prises contre les responsables des violences contre les Nations Unies en Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 26 janvier 2006).

« Gravement préoccupé » par la persistance de la crise en Côte d'Ivoire, le Conseil de sécurité a décidé, le 24 janvier dernier, de proroger pour un an les mandats respectifs de l'ONUCI et des forces françaises de l'opération Licorne qui l'appuient (voir notre dépêche du 24 janvier 2006).

De violentes manifestations, organisées par les « Jeunes patriotes », partisans du président Gbagbo, à l'encontre des Nations Unies, avaient éclaté, le 16 janvier dernier, après que le GTI avait recommandé de ne pas prolonger le mandat des députés qui arrivait à expiration (voir notre dépêche du 16 janvier 2006).