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Soudan : l'insécurité au Darfour au centre des pourparlers d'Abuja vendredi prochain

Soudan : l'insécurité au Darfour au centre des pourparlers d'Abuja vendredi prochain

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Alors que la mise en œuvre de l'Accord global de paix entre le gouvernement soudanais et le Sud-Soudan ne progresse que lentement, le Représentant spécial du Secrétaire général a annoncé aujourd'hui qu'il soulèverait la question de l'insécurité au Darfour lors des pourparlers de paix qui reprennent vendredi prochain à Abuja.

Jan Pronk, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, est rentré à Khartoum après une visite de deux jours à Juba, au Sud-Soudan, où il a rencontré divers représentants du gouvernement du Sud-Soudan, notamment son président et son vice-président, a indiqué aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Les débats ont porté sur la mise en œuvre de l'Accord global de paix, a déclaré le porte-parole, qui a précisé que Jan Pronk avait exprimé son mécontentement au regard du fait que de nombreux organes clefs prévus dans l'Accord n'étaient toujours pas opérationnels.

La Mission des Nations Unies au Soudan (UNMIS) a fait savoir que Jan Pronk se rendrait vendredi prochain à Abuja au Nigeria pour la reprise des pourparlers de paix sur le Darfour, où il soulèvera la question de la détérioration de la sécurité dans la région.

Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies au Soudan a informé aujourd'hui que près de 70.000 personnes ont été déplacées par les récentes attaques contre deux villes du Sud-Darfour.

Les attaques séparées ont eu lieu la semaine dernière, forçant un grand nombre de personnes déplacées à fuir de nouveau, a précisé le porte-parole.

Le 27 janvier dernier, le Secrétaire général avait appelé « toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités » au Darfour (voir notre dépêche du 27 janvier 2006).

« La dégradation de la situation au Darfour est telle que le passage d'une force de l'Union africaine à une opération des Nations Unies est désormais inévitable », affirmait la veille Kofi Annan, dans une tribune au Washington Post où il appelait le Conseil de sécurité à « rapidement prendre une décision ferme » » (voir notre dépêche du 25 janvier 2006).

Le 24 janvier, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, avait prévenu le Conseil de sécurité de l'imminence d'une « catastrophe encore bien plus grande » au Darfour, si des mesures énergiques n'étaient pas prises rapidement par la communauté internationale.

António Guterres avait aussi appelé au renforcement immédiat du soutien aux forces de l'Union africaine et à une pression politique accrue pour parvenir à un accord de paix dans le cadre des pourparlers d'Abuja (voir notre dépêche du 24 janvier 2006).

« Notre stratégie de paix a échoué au Darfour », avait affirmé, le 13 janvier dernier, Jan Pronk.

Devant le Conseil de sécurité, le représentant spécial avait plaidé pour le déploiement d'une force « beaucoup plus importante » dans la région, qui serait « en mesure de prévenir les attaques contre les civils et de désarmer les milices janjaouites », responsables des pires atrocités (voir notre dépêche du 13 janvier 2006).