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Soudan : pressions sur les réfugiés du Darfour et déplacements forcés

Soudan : pressions sur les réfugiés du Darfour et déplacements forcés

Réfugiées prises dans la tempête de sable àTine
Alors que se poursuivent les déplacements forcés de population par les milices janjaouites au Darfour, l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) se déclare préoccupée par les pressions exercées par le Gouvernement soudanais sur la population afin qu'elle rentre dans ses foyers, bien que la sécurité et les conditions de survie ne soient pas garanties.

Au Darfour Ouest (carte des réfugiés au Darfour), « les autorités locales et le Gouvernement du Soudan continuent d'exercer des pressions sur la population déplacée afin qu'elle rentre dans des villages qui ne sont pas sûrs et qui n'offrent aucune possibilité de vie décente, puisque la majorité des récoltes et des maisons ont été détruites par les pillages des milices », indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) publié aujourd'hui.

Au Sud Darfour, « le Gouvernement a indiqué qu'il avait l'intention de déplacer des dizaines de milliers de personnes déplacées vivant à présent dans le camp de Kalma et à Kas Town, à côté de Nyala » (carte) », où l'on estime à 40 000 le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du territoire (DIT), un nombre supérieur à celui de la population locale », et il entend créer un nouveau camp à Mornei, à deux heures d'El Djeneina, précise l'agence de l'ONU.

« Le HCR a constamment fait savoir à tous les niveaux du gouvernement, que tout mouvement de DIT doit être entièrement volontaire dans la mesure où les populations qui ont déjà subi le traumatisme d'avoir été chassées de leurs foyers par des milices armées n'ont pas à subir le traumatisme d'un deuxième déplacement forcé », indique le communiqué.

« Le Gouvernement poste des policiers dans les villages désertés en vue de convaincre les DIT qu'ils peuvent rentrer en toute sécurité mais les personnes déplacées nous disent qu'elles ne sont pas rassurées par la police nationale et qu'ils pensent qu'il n'est pas encore temps de rentrer ».

Pendant ce temps, indique l'agence pour les réfugiés, des Darfuris continuent d'être chassés de leurs maisons - encore récemment à Serengabo, Tawila, Tebeldia et Qasar - vers des camps sordides près de Nyala, selon la Commission pour la coordination de l'aide humanitaire soudanaise (HAC).

En outre, des membres du personnel médical international au Darfour Ouest ont informé le HCR que le nombre de viols signalés dans les dispensaires était en diminution. L'agence craint que cela soit davantage le signe de pressions exercées sur les femmes pour qu'elles s'abstiennent de signaler les viols que celui d'une diminution des cas de viol et de violences sexuelles, précise le communiqué.

« Nous recevons des informations contradictoires selon lesquelles les viols de femmes dans les camps – non gérés par le HCR – par des membres des milices Janjaouites, seraient en fait en augmentation », indique l'agence de l'ONU pour les réfugiés.

Par ailleurs, à El Fasher, la capitale du Darfour Nord, (carte des réfugiés au Darfour), où le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) entend bientôt ouvrir son troisième bureau au Darfour, l'agence apporte son soutien aux efforts internationaux et locaux pour protéger une population d'environ 258 000 Darfuris déplacés à l'intérieur du territoire », indique le communiqué.

Dimanche dernier, un représentant du bureau de Nyala, capitale du Sud Darfour, est venu informer les représentants des ONG (organisations non gouvernementales) et des agences de l'ONU des droits des DIT au regard des conventions internationales, précise le communiqué du HCR.

- Dossier Soudan du site de l'ONU

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