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Angola : risque d'arrêt de la distribution de céréales par l'ONU aux ex-réfugiés

Angola : risque d'arrêt de la distribution de céréales par l'ONU aux ex-réfugiés

Le manque de fonds met sérieusement en danger le programme de réinstallation dans leur pays de dizaines de milliers de personnes qui ont fui l'Angola pendant la longue période de la guerre civile, indique le Programme alimentaire de l'ONU qui insiste sur la nécessité de développer le secteur agricole angolais.

« Nombre d'entre eux ne peuvent espérer qu'une indicible misère lors de leur retour chez. L'eau potable provenant de sources protégées est rare, les écoles, les dispensaires également. Quant à l'électricité, cela reste un rêve », expose Sonsoles Ruedas, le directeur adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU pour l'Angola.

L'agence indique n'avoir reçu que 18% des 253 millions dont elle a besoin pour nourrir, jusqu'à la fin 2005, 1, 4 millions de réfugiés de retour chez eux ainsi que les personnes déplacées à l'intérieur de l'Angola.

Cette situation a forcé le PAM à réduire de moitié les rations de céréales qui leur sont distribuées et, faute de dons nouveaux dans les jours qui viennent, elle cessera complètement ces distributions en septembre, indique le communiqué du PAM publié aujourd'hui.

Le Programme estime qu'il a besoin d'au minimum 81,5 millions de dollars pour pourvoir aux besoins des Angolais déjà rentrés chez eux ou qu'il est prévu de rapatrier depuis la Zambie, la Namibie et la République démocratique du Congo (RDC), d'ici à la fin de l'année. Le PAM insiste sur le fait que, en raison de la saison des pluies, ces rapatriements ne peuvent être effectués qu'entre juin et octobre et qu'il est donc crucial que la communauté internationale se manifeste rapidement.

Dans l'hypothèse inverse, « je ne sais vraiment pas comment ils vont faire pour survivre », note Sonsoles Ruedas.

Moins de 5% de la totalité de la terre arable est actuellement cultivée en Angola en raison d'un ensemble de facteurs : mines terrestres, manque de semences, d'engrais et d'animaux de trait. Toutefois, la production de céréale a commencé à s'améliorer bien que nombre d'agriculteurs aient perdu tous leurs biens pendant la guerre.

Selon une mission récente entreprise par la Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le PAM, le secteur agricole angolais emploie près de 60% des personnes en activité mais représente seulement 6% du PNB, des chiffres à mettre en relation avec le secteur pétrolier qui génère près de 60% du PNB et constitue l'essentiel de l'exportation.

« L'amélioration de la production agricole est une priorité. C'est la seule façon de répondre aux besoins alimentaires de la population mais cela va requérir des investissements, de la persévérance et un engagement de tous les acteurs », indique Sonsoles Ruedas.

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