L'ONU exhorte Israéliens et Palestiniens à mettre fin à la spirale de violence
Paix et sécurité
À moins que des mesures décisives ne soient prises rapidement pour contenir la violence israélo-palestinienne, il existe un « risque important » que la situation se détériore, a déclaré mardi au Conseil de sécurité l’envoyé de l’ONU pour le Moyen-Orient.
« Le choix est clair », a déclaré Tor Wennesland, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient (UNSCO). « Soit continuer dans la spirale infernale de la violence et des provocations menant à un vide politique, soit s'orienter vers un dialogue constructif lié à des actions concrètes pouvant créer de l'espoir et un horizon politique ».
Pic alarmant
Exhortant les dirigeants israéliens et palestiniens à « prendre du recul et repenser les options », il a mis en garde contre une « montée alarmante de la violence » dans le nord et le centre de la Cisjordanie occupée qui a fait de nombreuses victimes palestiniennes et israéliennes au cours des 13 derniers jours, depuis la remise de son dernier rapport mensuel, couvrant la période comprise entre la mi-mai et la mi-juin.
Fournissant un sombre aperçu des points chauds actuels, il a souligné que les opérations militaires – y compris les frappes aériennes en Cisjordanie – les affrontements, les attaques et les niveaux extrêmement élevés de violence liée aux colons, se sont poursuivis et intensifiés de façon spectaculaire.
En outre, il a signalé l'utilisation d'armes plus sophistiquées par les Palestiniens, notamment un engin explosif improvisé perfectionné et des roquettes lancées vers Israël.
Tor Wennesland, Coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, informe les membres du Conseil de sécurité de la situation dans la région (photo d'archives).
Attaques par les colons
Du 20 au 25 juin, les colons israéliens ont perpétré 28 attaques violentes contre des villages palestiniens, a-t-il dit, ajoutant que le « déchaînement des colons » avait fait un mort et des dizaines de blessés.
Israël, en tant que puissance occupante, a l'obligation de protéger les Palestiniens et leurs biens dans le territoire occupé et de garantir des enquêtes rapides, indépendantes, impartiales et transparentes sur tous les actes de violence, a dit M. Wennesland.
La vitesse et l'intensité de la détérioration de la sécurité à laquelle nous assistons sur le terrain sont extrêmement dangereuses - Tor Wennesland
« L'approfondissement de l'occupation, l'expansion des colonies, les niveaux élevés de violence contre les civils, y compris les actes de terreur, et, surtout, l'absence d'horizon politique érodent rapidement l'espoir des Palestiniens et des Israéliens, et en particulier des jeunes, qu'une résolution du conflit est réalisable », a-t-il déclaré.
« La vitesse et l'intensité de la détérioration de la sécurité à laquelle nous assistons sur le terrain sont extrêmement dangereuses », a-t-il ajouté. « Les événements qui se déroulent remettent sérieusement en cause la stabilité au sens large et fragilisent l'Autorité palestinienne ».
Bien que le cessez-le-feu suite à l'escalade de Gaza en mai ait été maintenu, il existe un risque constant que les événements en Cisjordanie se propagent dans la bande de Gaza, a-t-il prévenu.
Défis budgétaires de l’Autorité palestinienne
Tout aussi préoccupants sont les défis budgétaires et institutionnels de l'Autorité palestinienne, exacerbés par les pénuries de financement, y compris pour les agences des Nations Unies, qui ont un impact sur la fourniture de services de base essentiels. Cela pourrait encore aggraver la détérioration de la situation sur le terrain, a averti l’envoyé de l’ONU.
« Qu'il n'y ait aucun doute, ni l'Autorité palestinienne ni l'ONU ne seront en mesure de fournir une aide humanitaire sans que les donateurs n'intensifient de toute urgence leur soutien financier », a-t-il ajouté.
Concernant d'autres développements importants, il a déclaré que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, avait repris après quatre mois la prestation de services complets en Cisjordanie, y compris dans 42 cliniques et 90 écoles desservant plus de 40.000 enfants. La perturbation était due à un conflit de travail avec le syndicat local du personnel et à une grève, a-t-il noté.
Mais la situation sécuritaire actuelle reste un grave défi, a déclaré M. Wennesland.
« Nous devons de toute urgence agir collectivement pour arrêter la violence », a-t-il dit. « Dans le même temps, il est crucial de ramener les parties sur une voie qui aborde les problèmes politiques à l'origine de la dynamique actuelle, afin qu'un processus de résolution des problèmes fondamentaux puisse commencer ».
Le Conseil renouvelle les sanctions contre la RDC et la mission en Somalie
Au début de la séance du matin, le Conseil a adopté à l'unanimité deux résolutions, renouvelant pour six mois la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (ATMIS) et prolongeant d'un an le régime actuel de sanctions couvrant un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs, qui exigent des États de s'abstenir, notamment, de fournir des armes aux entités non gouvernementales opérant en République démocratique du Congo.