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Aceh : menace d'épidémie pour une population dépourvue de soins, alerte l'OMS

Aceh : menace d'épidémie pour une population dépourvue de soins, alerte l'OMS

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Alors que l'agence de l'ONU pour la santé alerte sur le grand nombre de personnes à Aceh qui n'ont reçu encore aucun soin pour leurs blessures et sur le risque d'épidémies, la Coordination humanitaire informe des restrictions à la circulation imposées par le Gouvernement indonésien au personnel humanitaire, tandis que l'agence de l'ONU pour l'enfance continue d'alerter sur le risque de trafic d'enfants dans toute la région.

« L'évaluation des besoins en matière de santé des populations d'Aceh - que l'aide humanitaire n'a pas pu atteindre que de façon sporadique - est maintenant urgente », indique un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rendu public mardi 11 janvier.

Selon les informations dont dispose l'OMS, « il est clair que de nombreuses personnes dans communautés de la province d'Aceh souffrent des blessures qui ont été causées le 26 décembre par le tsunami et qui ne sont toujours pas soignées ». « Beaucoup d'entre elles survivent sans avoir accès aux services de base, sans eau potable, sans nourriture et sans abri ».

« Le long de la côte entre la ville de Banda Aceh et celle de Meulaboh (carte), de nombreuses routes et ponts ont été détruits par la catastrophe du 26 décembre et l'accès à la côte reste extrêmement difficile par la route. D'autres moyens tels que bateaux et hélicoptères devront être utilisés pour atteindre les populations qui sont toujours coupées du monde », rappelle l'agence de l'ONU pour la santé.

« Les personnes qui ont pu être en contact avec ces populations racontent que dans certains endroits 50% de la population ont péri dans la catastrophe et que la plupart des rescapés souffrent de graves blessures qui pourraient s'infecter et causer des handicaps à vie ou même pire », indique l'OMS.

« Il y a un risque sérieux de voir se développer des maladies diarrhéiques chez les populations qui n'ont pas accès à l'eau potable ainsi que infections respiratoires. Il y a aussi un risque potentiel de voir se développer des maladies telles que la dengue ou le paludisme transmises par les moustiques qui se multiplient dans les eaux stagnantes », prévient l'OMS pour qui la prévention de maladies continue d'être la préoccupation principale dans la région d'Aceh.

Kevin Kennedy, chef du service des urgences humanitaires au Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires, a annoncé aujourd'hui, lors d'un point avec la presse au Siège de l'ONU à New York, que le Gouvernement indonésien avait émis des règles de conduite concernant la liberté de circulation du personnel humanitaire à Aceh.

“Le personnel humanitaire doit s'inscrire auprès du Gouvernement. Il est libre de circuler dans la zone de Banda Aceh et à Meulaboh, (carte). Hors de ces zones, une autorisation est requise auprès des autorités », et une escorte militaire sera imposée pour les déplacements sur la côte Ouest d'Aceh », a déclaré Kevin Kennedy.

Interrogé sur la position de l'ONU sur de telles restrictions, le responsable d'OCHA a indiqué que l'ONU l'accepterait mais « à titre exceptionnel ».

L'OMS a par ailleurs formulé des directives à prendre pour éviter les maladies et donné des conseils aux autorités locales dans les pays les plus affectés et notamment en Inde, en Indonésie et au Sri Lanka, indique-t-elle dans son communiqué.

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) indique, dans un communiqué rendu public mardi 11 janvier à Yangon, qu'il a distribué au Myanmar des kits de survie aux familles et aux enfants. Ces kits comprennent des couvertures, des vêtements, des moustiquaires, des savons et d'autres produits de première nécessité, précise le communiqué.

L'UNICEF avait par ailleurs souhaité, dans un communiqué diffusé samedi 8 janvier à Londres, « une intervention immédiate pour mettre les enfants à l'abri de l'exploitation, de la maltraitance et du trafic d'êtres humains dans les zones sinistrées et les empêcher de glisser entre les mailles du filet de la sécurité ».

Dans ce même communiqué, l'UNICEF indiquait les cinq principales mesures à prendre pour protéger les orphelins et les enfants vulnérables : recenser tous les enfants déplacés, leur dispenser des soins immédiats, retrouver des proches qui ont survécu, alerter la police ou les autorités, et prendre des mesures au niveau national.