L'actualité mondiale Un regard humain

Appel humanitaire 2005 : un soutien indispensable pour un monde moins implacable

Appel humanitaire 2005 : un soutien indispensable pour un monde moins implacable

Kofi Annan et Jan Egeland - Appel consolidé 2005
Dans un contexte de recueil de fonds de plus en plus difficiles, l'ONU a lancé aujourd'hui un appel humanitaire d'un montant de 1,7 milliard de dollars, appuyé par Kofi Annan, qui a fait valoir que, si les « humanitaires » n'offraient pas de « solution aux problèmes politiques qui causent la plupart de ces situations d'urgence », ils fournissaient un « soutien indispensable sans lesquels notre monde serait bien moins sûr et bien plus impitoyable. »

Dans un contexte de recueil de fonds de plus en plus difficile, l'ONU a lancé aujourd'hui un appel humanitaire d'un montant de 1,7 milliard de dollars, appuyé par Kofi Annan, qui a fait valoir que si les « humanitaires » n'offraient pas de « solution aux problèmes politiques qui causent la plupart de ces situations d'urgence », ils fournissaient un « soutien indispensable sans lesquels notre monde serait bien moins sûr et bien plus impitoyable. »

« Nous sommes ici réunis aujourd'hui pour sonner l'alarme sur le sort de 26 millions de personnes luttant pour survivre aux ravages de la guerre et d'autres situations d'urgence » a déclaré aujourd'hui le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à la cérémonie de lancement de l'appel humanitaire consolidé pour l'année 2005, d'un montant de 1,7 milliards de dollars.

« Si nous voulons pouvoir obtenir une quelconque amélioration, la solidarité internationale est cruciale », a déclaré Kofi Annan.

Bien que la « solidarité soit partiellement immatérielle », puisque le fait de savoir que sa détresse n'est pas oubliée dans le monde, ou que, quelque part, sa cause est défendue, « peut apporter un espoir », a déclaré Kofi Annan, « si l'on veut de véritables améliorations sur le terrain, la solidarité doit recevoir une expression tangible ».

« Les 1,7 milliards de dollars objets de l'appel d'aujourd'hui ont pour objectif de soutenir l'action de la communauté internationale pour sauver des vies, réduire la dépendance à l'égard de l'aide internationale, et préparer le terrain pour un avenir plus stable ».

« Les mesures que nous proposons sont fondées sur des principes, guidées par notre humanité commune ainsi que la neutralité, l'impartialité et l'indépendance consacrées dans la Convention de Genève », a précisé le Secrétaire général, soulignant que les mesures seraient coordonnées avec rigueur entre les agences des Nations Unies, l'organisation de la Croix-Rouge et les organisations non gouvernementales (ONG) travaillant ensemble et avec les gouvernements.

A cet égard, présentant hier devant le Bureau de l'Assemblée générale l'action de la Coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, avait souligné l'importance de la neutralité dans l'efficacité de l'action humanitaire, à l'heure où la distinction entre acteurs humanitaires, politiques et militaires était devenue plus floue et mettait en danger l'action humanitaire sur le terrain (voir notre dépêche du 10 novembre 2004).

Point particulièrement important, a souligné Kofi Annan, « les 723 projets que nous proposons seront efficaces. En 2004, les agences humanitaires ont protégé, vacciné nourri et soutenu des millions de personnes ».

« Les humanitaires n'offrent pas de solutions aux problèmes politiques qui causent la plupart de ces situations d'urgence », a-t-il estimé, « mais ils fournissent des services et un soutien indispensables sans lesquels notre monde serait bien moins sûr et bien plus impitoyable ».

Le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) informe, dans un communiqué publié aujourd'hui, que « l'appel consolidé » est un appel global pour 14 situations d'urgence dans le monde, dont 12 en Afrique, couvrant le Burundi, la République centrafricaine, la Tchétchénie, en Fédération de Russie, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, l'Erythrée, les Grands Lacs, la Guinée, le territoire palestinien occupé, la Somalie, l'Ouganda, et l'Afrique de l'Ouest.

Chaque appel vise les domaines de la santé, l'habitat, la protection, la lutte contre les mines, l'eau et l'hygiène.

Lors d'une conférence donnée aujourd'hui à l'occasion du point de presse du porte-parole du Secrétaire général, au Siège de l'ONU à New York, Jan Egeland a rappelé que l'appel visait notamment 302 millions de dollars pour les Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza.

« L'appel de l'an dernier, qui s'élevait à 320 millions de dollars, n'a été financé qu'à hauteur de 56% », a-t-il précisé, se disant préoccupé par la réduction progressive des conditions de vie de la population palestinienne, dont la moitié vit dans la pauvreté et un quart dans une pauvreté extrême et dans l'incapacité de se nourrir par soi-même.

Jan Egeland a aussi réitéré son appel à ne pas oublier la situation particulièrement désespérée des enfants ougandais 20 000 d'entre eux ont été kidnappés par l'Armée de la résistance du Seigneur (voir notre dépêche du 21 octobre dernier).

OCHA précise que les montants demandés cette année sont en baisse de 15% et que l'appel humanitaire de l'année dernière n'a reçu que 52% des fonds requis et qu'il avait fallu quatre mois pour obtenir 12% seulement du total obtenu.

« Le total de l'appel consolidé ne représente pas plus d'une dizaine de chasseurs de guerre modernes », a-t-il affirmé, indiquant « qu'il devrait être possible pour les communautés riches d'investir » dans l'appel, car il n'existe pas de meilleur moyen de préparer l'avenir que de sauver des vies.

En tout, le financement humanitaire pour 2004 a baissé de 50% par rapport à 2003 et de 18% par rapport à 2002, indique le communiqué d'OCHA.

Par ailleurs, OCHA précise que l'appel ne couvre pas toutes les situations d'urgence. Par exemple, l'Afghanistan, l'Iraq, le Soudan et la Colombie relèvent de mécanismes spécifiques.

image * Retransmission de la Conférence de presse de Jan Egeland, accompagné de Mme Angelina Atyam, Présidente de l'Association ougandaise des parents inquiets[52 mins]

- Site Internet d'OCHA consacré à l'Appel consolidé pour 2005