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Réduire l'impact humanitaire des sanctions : mise au point d'une méthode par OCHA

Réduire l'impact humanitaire des sanctions : mise au point d'une méthode par OCHA

Jan Egeland
Réduire l'impact des sanctions de l'ONU, de plus en plus fréquentes, sur les populations civiles et accroître leur efficacité, tel est l'objectif d'une méthodologie élaborée par la Coordination des affaires humanitaires de l'ONU, qui l'a consignée dans un manuel à l'usage de ceux impliqués dans l'examen et l'élaboration de sanctions.

Dans le cadre d'une initiative visant à réduire l'impact humanitaire potentiel des sanctions et à les rendre plus efficaces, le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) a rédigé un Manuel d'évaluation des sanctions, accompagné de Directives sur le terrain, indique aujourd'hui un communiqué du Bureau de l'ONU.

Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, a exhorté « ceux qui envisagent et élaborent des régimes de sanction à employer cette méthodologie afin de minimiser leurs conséquences humanitaires non volontaires ».

L'ONU a imposé des sanctions en treize occasions, entre 1990 et 2004, alors qu'elles n'avaient été employées que deux fois au cours des quatre décennies antérieures.

Parallèlement, il existe une préoccupation croissante quant à leurs conséquences induites dans le domaine humanitaire et le Secrétaire général de l'ONU a fermement défendu une approche des sanctions qui n'ait pas d'effet adverse pour les populations civiles des pays visés, indique le communiqué d'OCHA.

La méthodologie employée par OCHA, qui a procédé à des évaluations en Afghanistan, au Libéria et dans l'ex-Yougoslavie, vise tout d'abord à « dresser une évaluation précise du statut des conditions humanitaires actuelles dans un pays donné ».

Cela permet ensuite de « séparer les effets des sanctions sur la santé et le bien-être des populations de ceux attribuables à d'autres causes », indique OCHA, pour qui l'identification rapide des conséquences humanitaires des sanctions permet aussi de « réduire la confusion sur les conditions humanitaires et sur leurs causes, et d'en atténuer ainsi les effets imprévus ».

Le projet, financé par les gouvernements du Canada et de la Suisse, a été mené en collaboration avec les agences humanitaires au sein des Nations Unies et à l'extérieur, et en consultation avec le Conseil de sécurité de l'ONU, précise le communiqué.