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DOHA : l'ONU et ses partenaires mettent l'accent sur leurs efforts pour combattre la cybercriminalité

Photo : ITU
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DOHA : l'ONU et ses partenaires mettent l'accent sur leurs efforts pour combattre la cybercriminalité

Alors que la cybercriminalité est en pleine expansion, l'ONU et d'autres organisations internationales et partenaires ont mis l'accent cette semaine au Congrès des Nations Unies contre le crime à Doha, au Qatar, sur leurs efforts pour créer un monde numérique plus sûr.

« La cybercriminalité est devenue une menace avérée pour la sécurité des États et des individus. Et dans un avenir proche, en raison d'une connectivité mondiale sans cesse croissante, il deviendra difficile d'imaginer une forme de cybercriminalité, et peut-être n'importe quel crime, qui n'implique pas une preuve électronique », a déclaré Mme Loide Lungameni, la chef de la Direction du trafic illicite et du crime organisé à l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), lors d'une réunion de haut niveau en marge du Congrès.

Selon l'ONUDC, les menaces à la sûreté de l'Internet ont atteint un niveau alarmant ces dernières années, et la cybercriminalité affecte aujourd'hui plus de 431 millions de victimes adultes au niveau mondial.

La cybercriminalité existe sous plusieurs formes, dont la plus courante concerne les délits relatifs à l'identité. Cela se produit par l'hameçonnage (tromper les utilisateurs d'Internet pour qu'ils donnent leurs informations personnelles), les logiciels malveillants (logiciels installés automatiquement qui recueillent des informations personnelles) et le piratage (avoir accès à distance et de façon illégale à l'ordinateur de quelqu'un). Les auteurs ont tendance à recourir à ces méthodes pour voler les informations et l'argent sur les cartes de crédit. Par ailleurs, l'Internet est également devenu un endroit pour des crimes liés au droit d'auteur et aux droits de propriété intellectuelle, ainsi que pour des délits comme la pornographie infantile et les contenus abusifs.

Au cours des deux dernières années, l'ONUDC, à travers son programme contre la cybercriminalité, fournit une assistance technique aux autorités chargées du maintien de l'ordre, aux procureurs et au système judiciaire, dans trois régions du monde, en Afrique de l'Est, en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale.

Selon l'ONUDC, les pays en développement n'ont pas la capacité suffisante pour lutter contre les cyberattaques et les autres formes de cybercriminalité. Les criminels exploitent également les vides juridiques et les faibles mesures de sécurité pour commettre des cyber-crimes.

« L'objectif principal du programme est de répondre aux besoins identifiés dans les pays en développement en soutenant les États membres à prévenir et à combattre la cybercriminalité », a expliqué Mme Lungameni.

L'ONUDC travaille avec des partenaires internationaux pour fournir cette assistance technique, notamment l'Union internationale des télécommunications (UIT), le Secrétariat du Commonwealth, la Banque mondiale, Interpol et Europol.

Lors d'une autre réunion, Jinyong Chung, Conseiller juridique à la Banque mondiale, a souligné combien il était important pour les organisations internationales et leurs partenaires de lutter contre la cybercriminalité.

« Nous savons tous que la cybercriminalité n'est un pas une question facile à traiter. Mais si nous ne faisons rien, simplement parce que c'est très difficile à traiter, cela provoque d'autres risques », a-t-il dit.

Il a ajouté que la mission de la Banque mondiale dans la lutte contre la cybercriminalité est de « renforcer les capacités des décideurs politiques, des législateurs, des procureurs, des enquêteurs et de la société civile dans les pays en développement, dans les domaines politique, juridique et de justice pénale ».

« Nous essayons d'atteindre cet objectif grâce à la synthèse des meilleures pratiques internationales dans ces domaines », a-t-il dit, ajoutant que la Banque mondiale a mis au point une bibliothèque virtuelle qui regroupe tout ce qui est disponible concernant les questions de cybercriminalité. Cette bibliothèque virtuelle sera ouverte au public.

Le chef du Bureau sur la cybercriminalité au Conseil de l'Europe, Alexander Seger, a également déclaré lors d'une autre réunion que le renforcement des capacités est crucial comme moyen efficace pour relever le défi de la cybercriminalité.

« Nous avons observé beaucoup de progrès dans ce domaine au cours des cinq dernières années, les donateurs ayant ouvert leurs outils de financement pour appuyer les programmes de renforcement des capacités », a-t-il dit. « Le renforcement des capacités en matière de cybercriminalité contribue aux droits de l'homme et à l'état de droit et contribue au développement humain et à la gouvernance démocratique », a-t-il ajouté.

Le secteur privé est également impliqué dans la lutte contre la cybercriminalité et une autre réunion en marge du Congrès a discuté des partenariats public-privé à ce sujet, avec la participation de la multinationale Microsoft.

Dans un entretien à la Radio des Nations Unies, le chef de l'unité des crimes numériques à Microsoft pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Dale Waterman, a expliqué ce que son unité essaye de faire. « Nous essayons au final de créer un monde numérique plus sûr pour nos clients », a-t-il dit.

Microsoft concentre ses efforts sur les logiciels malveillants et sur les populations vulnérables, « qui sont généralement les jeunes et les personnes les moins férues de technologie, souvent des personnes âgées ». « Avec les jeunes, nous développons des moyens permettant de retirer de l'Internet des images d'enfants exploités », a-t-il expliqué.