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Le Secrétaire général réitère son appel à l'adoption d'une convention générale contre le terrorisme

Le Secrétaire général réitère son appel à l'adoption d'une convention générale contre le terrorisme

Il doit être possible de convenir simplement que « le meurtre de civils non armés, quelque soit la cause défendue, est du terrorisme pur et simple », a affirmé aujourd'hui Kofi Annan, réitérant son appel à parvenir à adopter une convention contenant une définition de base reconnue par tous les Etats Membres.

Interrogé aujourd'hui, lors d'un point avec la presse, à son arrivée à New York, sur le manque de progrès sur le projet de convention générale contre le terrorisme, Kofi Annan a rappelé qu'il n'abandonnait pas l'espoir qu'il serait possible de parvenir à un définition du terrorisme.

image• Retransmission du point-presse [8mins]

Le 8 juillet, condamnant les attaques terroristes à Londres, le Secrétaire général avait estimé que ces événements soulignaient, « une fois de plus, l'importance de parvenir, en septembre, à une définition commune du terrorisme, afin que tous les pays puissent être d'accord sur l'objet de leur combat ».

Le 1er avril dernier, le Coordonnateur du Comité spécial chargé d'élaborer une convention générale sur le terrorisme, réuni au Siège de l'ONU, rappelait que la pierre d'achoppement restait la même.

Les pays de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et du Mouvement des pays non alignés estiment que « la définition du terrorisme contenue à la fois dans le Rapport sur les menaces, les défis et le changement du groupe de personnalités de haut niveau et dans celui du Secrétaire général [rapport intitulé « Dans une liberté plus grande»]» « ignore totalement le droit des mouvements de libération nationaux à lutter contre la domination coloniale et l'occupation étrangère, ce qui va à l'encontre du droit à l'autodétermination énoncé dans la Charte des Nations Unies ».

Ces délégations continuent d'exiger une référence au terrorisme d'État, principalement dans le contexte du conflit israélo-palestinien, « en indiquant qu'elles avaient jugé erronée la déclaration contenue dans le rapport du Secrétaire général », selon laquelle « il est temps de mettre de côté les débats sur la question dénommée 'terrorisme d'État', parce que l'usage de la force par les États est déjà largement réglementée par la norme internationale ».

Le 23 mars dernier, le Secrétaire général avait lancé un appel devant la Ligue des Etats arabes, rappelant : « Nous n'avons pas besoin de débattre du fait que les Etats peuvent être coupables de terrorisme, parce que l'usage délibéré de la force contre des civils, par des Etats, est déjà clairement interdit et condamné par le droit international » et que le Groupe de personnalités de haut niveau a clairement indiqué « que le droit de résister à l'occupation ne peut comprendre le droit de tuer ou de blesser des civils » (voir notre dépêche du 23 mars 2005).

« Des causes légitimes ne peuvent être promues par des moyens illégitimes », avait souligné le Secrétaire général.

Les Etats Membres de l'ONU ont déjà négocié pas moins de 12 conventions universelles et protocoles contre le terrorisme, qui visent des situations particulières ; il manque à l'édifice juridique une convention générale qui contiendrait une définition du terrorisme.

- Dossier Lutte contre le terrorisme du site de l'ONU