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Kofi Annan appelle à l'adoption de la définition du terrorisme proposée par le Président de l'Assemblée générale

Kofi Annan appelle à l'adoption de la définition du terrorisme proposée par le Président de l'Assemblée générale

Kofi Annan
Le Secrétaire général a estimé «acceptable» la définition du terrorisme proposée par le Président de l'Assemblée générale, bien qu'elle soit un peu moins forte que celle qu'il avait proposée, et engagé les Etats Membres à l'adopter lors du sommet de septembre.

« Ce qui s'est produit ces dernières semaines, de Londres à Charm el-Cheikh et ailleurs nous donne une raison supplémentaire de parvenir à une définition du terrorisme qui puisse satisfaire tout le monde », a déclaré aujourd'hui Kofi Annan lors d'un point avec la presse au siège de l'ONU.

« Les terroristes sont reconnaissables à leurs actions ». « Une simple et claire déclaration pourrait apporter un peu de clarté morale », a estimé le Secrétaire général.

Kofi Annan s'est donc déclaré satisfait du dernier projet de déclaration finale du sommet de septembre, présenté par Jean Ping vendredi en fin d'après-midi, par lesquels les Etats Membres s'engagent, parmi de nombreuses autres dispositions, à adopter une convention d'ensemble contre le terrorisme.

Comme l'avait à maintes reprises demandé le Secrétaire général, le projet de déclaration indique que « la prise pour cible et le meurtre délibéré de civils et de non-combattants ne peut être justifié ou légitimé par aucune cause ou revendication ».

Dans le projet de déclaration, les Etats déclarent que constitue un acte de terrorisme « tout acte commis dans l'intention de causer la mort ou des blessures graves à des civils ou à des non-combattants, lorsque l'objectif de cet acte, par sa nature ou son contexte, est d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s'abstenir de le faire ».

Ce faisant, elle reprend partiellement la définition proposée dans le rapport du Secrétaire général intitulé « Dans une liberté plus grande», qui n'évoquait pas « la nature ou le contexte » de l'acte de terrorisme.

« J'espère que cette définition sera acceptée lors du sommet, car je crois que les citoyens des Etats Membres ne comprendraient pas que l'ONU ne soit pas en mesure de réagir à ce phénomène », a indiqué Kofi Annan, qui a estimé que la définition proposée par le Président de l'Assemblée générale était « acceptable », même si la sienne était un peu plus forte.

Interrogé par ailleurs sur le fait que les terroristes de Londres étaient nés et avaient grandi au Royaume-Uni, et sur l'assertion partagée par l'administration Bush selon laquelle le terrorisme était suscité par des régimes despotiques, Kofi Annan a rappelé que la violence naissait du désespoir, et notamment sous les régimes despotiques.

« Mais le terrorisme est le meurtre de civils en dépit de toute cause », a-t-il rappelé, précisant qu'il ne « l'attachait à aucune religion » et qu'il ne s'agissait pas seulement d'islamistes.

Réagissant à la mort d’un Brésilien, des suites des tirs de la police britannique à Londres, lors d’une interpellation dans le métro, le Secrétaire général a rappelé que le Royaume-Uni avait été très ouvert aux migrants du monde entier et espéré qu’il n’y aurait pas de sélection « au faciès » des suspects de terrorisme.

image• Retransmission du point avec la presse[ 7 mins]