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HCR : la situation des réfugiés centrafricains au Tchad de plus en plus préoccupante

HCR : la situation des réfugiés centrafricains au Tchad de plus en plus préoccupante

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés s'est déclarée aujourd'hui préoccupée par la situation de quelque 10 000 réfugiés centrafricains au Tchad qui ont été contraints de fuir leur pays au mois de juin et qui continuent de vivre dans des conditions très précaires, installés des camps de fortune, menacés par les épidémies et la faim, dans la région de Gore, au sud du pays.

« Le HCR attend toujours une réponse des autorités tchadiennes quant à sa demande de transfert urgent de quelque 10 000 réfugiés venus de la République centrafricaine voisine », a indiqué le porte-parole du Haut Commissariat aux Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Ron Redmond, lors d'un point avec la presse au siège de l'ONU à Genève.

« Avec l'arrivée de la saison des pluies, il est essentiel que nous puissions les abriter dans un site central où nous pourrons plus facilement leur fournir toute l'assistance humanitaire dont ils ont besoin. De fortes pluies entravent déjà les déplacements dans cette région », a expliqué le porte-parole.

« Notre équipe à N'Djamena, la capitale tchadienne, a rendez-vous ce matin avec des membres du gouvernement concernant la demande de transférer les réfugiés, si possible vers le camp déjà existant d'Amboko près de Gore », a-t-il précisé.

« Un membre de l'équipe du HCR, qui s'est rendue cette semaine dans les camps de fortune où les réfugiés sont actuellement abrités, a décrit des conditions de vie extrêmement difficiles. D'après des rapports de Médecins Sans Frontières, il y a de sérieuses inquiétudes face aux premiers cas de rougeole et de paludisme qui frappe les réfugiés. Suite à un test sanguin effectué sur 20 réfugiés mercredi dans l'un des villages, 19 cas ont été diagnostiqués. Une possible épidémie de choléra menacerait également la région, où il n'y aucune infrastructure sanitaire ni approvisionnement en eau adéquates », a rapporté Ron Redmond.

« La malnutrition commence à avoir des conséquences meurtrières. Un enfant diagnostiqué souffrant de « kwashiorkor » (carence en protéines) est décédé mercredi à l'hôpital d'Amboko », a-t-il ajouté.

Le HCR a déjà distribué 4 200 couvertures et 1 500 bâches en plastique aux réfugiés. D'autres secours venant des stocks de N'Djamena et Abéché dans l'est du Tchad sont en route pour le sud du pays. Le personnel du HCR a été renforcé dans la région de Gore. Enfin, près d'un million de dollars, provenant du fonds d'urgence de l'agence, va être débloqué, a par ailleurs annoncé le communiqué.

Il y a déjà 30 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine dans le sud du Tchad. La majorité d'entre eux sont arrivés en 2003 après un coup d'Etat militaire. Ils sont hébergés dans les camps d'Amboko à Gore et de Yaroungou à Danamadji. Le Tchad accueille également plus de 200 000 réfugiés soudanais du Darfour qui sont actuellement hébergés dans 12 camps à l'est du pays.

Voir aussi le compte-renducomplet du point-presse des agences des Nations Unies à Genève.