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Accord entre le HCR et les autorités du Tchad sur les réfugiés centrafricains

Accord entre le HCR et les autorités du Tchad sur les réfugiés centrafricains

Réfugiés centrafricains à Maro, dans la région de Gore, au Tchad
Un accord vient d'être trouvé entre l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et les autorités tchadiennes sur la relocalisation de 10 000 réfugiés centrafricains au Tchad qui ont été contraints de fuir leur pays au mois de juin et qui vivent dans des conditions très précaires, installés des camps de fortune, menacés par les épidémies et la faim, dans la région de Gore, au sud du pays.

Après s'être déclaré plus tôt dans la journée « préoccupé » par la situation de quelque 10 000 réfugiés centrafricains au Tchad, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) vient d'annoncer qu'il a trouvé un accord avec le gouvernement du Tchad pour transférer ces réfugiés dans le camp déjà existant d'Amboko au sud de Gore, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, lors de son point de presse quotidien au siège de l'ONU à New York.

« Avec l'arrivée de la saison des pluies, il est essentiel que nous puissions les abriter dans un site central où nous pourrons plus facilement leur fournir toute l'assistance humanitaire dont ils ont besoin. De fortes pluies entravent déjà les déplacements dans cette région », avait expliqué le porte-parole du HCR, Ron Redmond, lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au Palais des Nations Unies à Genève.

« Un membre de l'équipe du HCR, qui s'est rendue cette semaine dans les camps de fortune où les réfugiés sont actuellement abrités, a décrit des conditions de vie extrêmement difficiles. D'après des rapports de Médecins Sans Frontières, il y a de sérieuses inquiétudes face aux premiers cas de rougeole et de paludisme qui frappe les réfugiés. Suite à un test sanguin effectué sur 20 réfugiés mercredi dans l'un des villages, 19 cas ont été diagnostiqués. Une possible épidémie de choléra menacerait également la région, où il n'y aucune infrastructure sanitaire ni approvisionnement en eau adéquates », a rapporté Ron Redmond.

« La malnutrition commence à avoir des conséquences meurtrières. Un enfant diagnostiqué souffrant de « kwashiorkor » (carence en protéines) est décédé mercredi à l'hôpital d'Amboko », a-t-il ajouté (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

Il y a déjà 30 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine dans le sud du Tchad. La majorité d'entre eux sont arrivés en 2003 après un coup d'Etat militaire. Ils sont hébergés dans les camps d'Amboko à Gore et de Yaroungou à Danamadji. Le Tchad accueille également plus de 200 000 réfugiés soudanais du Darfour qui sont actuellement hébergés dans 12 camps à l'est du pays.