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Le plus grand naufrage jamais enregistré au large de la Grèce a fait des centaines de victimes.

Décès en Méditerranée : l’OIM souligne la nécessité de sécuriser les routes migratoires

IOM/Amanda Nero
Le plus grand naufrage jamais enregistré au large de la Grèce a fait des centaines de victimes.

Décès en Méditerranée : l’OIM souligne la nécessité de sécuriser les routes migratoires

Migrants et réfugiés

Près de 100 personnes sont mortes ou ont disparu en traversant la Méditerranée centrale et orientale depuis le début de l'année, soit plus du double du nombre enregistré à la même période en 2023, l'année la plus meurtrière pour les migrants en mer en Europe depuis 2016, a déclaré lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

L'OIM a souligné la nécessité d'établir des voies de migration régulières à l’occasion d’un sommet ce lundi à Rome organisé par l'Italie pour stimuler le développement en Afrique et freiner les flux migratoires.

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La conférence, intitulée « Un pont pour une vie commune », est une occasion cruciale d'examiner « des mécanismes unifiés et durables pour mettre fin à d'autres pertes inutiles de vies humaines sur des routes dangereuses », a déclaré la Directrice générale de l'agence, Amy Pope, lors de la rencontre.

« Un rappel brutal »

« Même un seul décès est un décès de trop », a ajouté la cheffe de l’OIM, qualifiant les derniers chiffres de « rappel brutal qu'une approche globale comprenant des voies d'accès sûres et régulières - un pilier stratégique clé pour l'OIM - est la seule solution qui profitera aux migrants et aux États ». 

L'Italie s'efforce de renforcer son rôle de pont entre l'Europe et l'Afrique grâce à un modèle de coopération, de développement et de partenariat équitable, a déclaré l'OIM. 

Le sommet se tient à un moment où le nombre de personnes présumées mortes ou disparues en mer est en augmentation. 

Plus de 3.000 migrants décédés ou disparus en Méditerranée en 2023

Trois navires en provenance de Libye, du Liban et de Tunisie au cours des six dernières semaines transportant 158 personnes sont portées disparues, bien que l'OIM a enregistré 73 personnes de ces naufrages « invisibles » comme disparues et présumées mortes.

Mercredi dernier, les autorités ont secouru au large du cap Greco, dans le sud-est de Chypre, un groupe de 62 migrants qui avaient quitté le Liban le 18 janvier. La plupart d'entre eux sont hospitalisés et décrits comme gravement malades, avec plusieurs enfants dans un état critique, dont l'un est décédé depuis.  

En outre, sept corps qui se sont échoués à Antalya, en Turquie, ces derniers jours, appartiendraient à un groupe de 85 migrants portés disparus depuis leur départ du Liban le 11 décembre.  

Le nombre annuel de décès et de disparitions de migrants dans toute la Méditerranée est passé de 2.048 en 2021, à 2.411 en 2022, et à 3.041 à la fin de l'année dernière, selon la base de données du projet Missing Migrants de l'OIM.

Investir dans le développement durable 

Plus de 20 dirigeants d'Afrique et de l'Union européenne, ainsi que des représentants d'agences des Nations Unies, de la Banque mondiale et d'autres organisations, ont participé à la conférence dans la capitale italienne.

A l’instar de la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, a qui appelé à soutenir les progrès de l'Afrique en augmentant les investissements pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), dont la mise en œuvre est « terriblement en retard » à l'approche de la date butoir de 2030. 

Mme Mohammed a déclaré que cela incluait l'approbation du plan de relance annuel de 500 milliards de dollars pour les Objectifs de développement durable (ODD) proposé par le Secrétaire général des Nations Unies.

Réformer le système financier 

« L'accélération du développement durable en Afrique repose sur une augmentation des investissements privés. Les institutions financières internationales jouent un rôle essentiel pour que cela devienne une réalité, tout comme le secteur privé », a-t-elle ajouté. 

Mme Mohammed a également souligné la nécessité de « rafraîchir » les institutions financières internationales, qui ont été créées il y a près de 80 ans, afin qu'elles soient adaptées à la réalité d'aujourd'hui.

« Les pays africains ne sont pas représentés de manière appropriée. Et les institutions ne répondent pas suffisamment à leurs besoins. Il est grand temps d'apporter les changements nécessaires », a-t-elle déclaré. « Nous avons également besoin de nouveaux cadres pour prendre en compte les nouvelles technologies et pour aider à libérer leur potentiel afin d'accélérer les progrès vers la réalisation des ODD ».