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Ukraine : des experts demandent de promouvoir la participation égale des femmes dans les secteurs de la défense

Une école à Chernihiv, en Ukraine, qui a été endommagée par un bombardement (photo d'archives).
© UNICEF/Ashley Gilbertson
Une école à Chernihiv, en Ukraine, qui a été endommagée par un bombardement (photo d'archives).

Ukraine : des experts demandent de promouvoir la participation égale des femmes dans les secteurs de la défense

Femmes

Alors que des milliers de femmes servent dans les forces armées ukrainiennes, des experts indépendants de l’ONU ont exhorté, lundi, l’Ukraine à promouvoir la participation des femmes dans les secteurs de la défense.

« Le Comité rappelle sa recommandation générale N° 30 (2013) sur les femmes dans la prévention des conflits, les conflits et les situations post-conflit et recommande à l’État partie de continuer à promouvoir la participation égale des femmes dans les secteurs de la sécurité et de la défense », a dit le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).

Le Comité s’est inquiété du fait que les femmes ont un accès limité à la prise de décision en ce qui concerne le conflit armé, malgré leur contribution « disproportionnée » à la réponse humanitaire.

Des femmes sous-représentées

Selon les experts, les femmes restent sous-représentées dans les secteurs de la sécurité et de la défense, en particulier au niveau de la prise de décision, y compris dans les postes militaires et civils des forces armées ukrainiennes, du service des gardes-frontières, de la police nationale, du service d’urgence de l’État, de la garde nationale et parmi les contingents militaires de l’État partie participant aux opérations internationales de maintien de la paix et de sécurité.

Dans ses conclusions et recommandations rendues publiques ce lundi, les experts onusiens ont demandé à Kyïv d’adopter les révisions du deuxième plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité.

Il s’agit de le mettre en œuvre dans un délai précis, avec des points de repère et un budget tenant compte des sexospécificités, en tenant compte de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies et des résolutions ultérieures sur les femmes, la paix et la sécurité.

De telles mesures permettront de « garantir la participation significative des femmes à tous les stades de la prise de décision sur la réponse de l’État partie au conflit armé et dans les futurs processus de paix et de relèvement ».

50.000 femmes dans les forces armées ukrainiennes

Environ 50.000 femmes servent dans les forces armées ukrainiennes. « S’agissant de la présence des femmes dans l’armée, il a été précisé que 5.000 femmes environ étaient en première ligne et 50.000 dans d’autres postes dans l’armée », avait détaillé la délégation ukrainienne lors de l’examen du rapport les 18 et 19 octobre dernier.

Selon Kyïv, accroître la capacité du secteur de la défense à remédier à la discrimination est une priorité essentielle du Gouvernement.

Selon les médias, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré par le passé que les femmes représentaient 22% des forces armées ukrainiennes.

Par ailleurs, les experts ont noté que depuis le début de l’agression militaire de la Fédération de Russie, l’Ukraine est confrontée à une situation désastreuse de violence liée au conflit, notamment de violence sexuelle et d’autres violences fondées sur le sexe. Selon le Comité, l’Ukraine a pris des mesures pour protéger les civils, y compris les femmes et les filles, des hostilités.

Hausse des violences sexuelles dans les zones de conflit

A ce sujet, il fait état par exemple de la mise en place de cliniques mobiles par des professionnels de la santé formés à reconnaître les violences sexistes.

Toutefois, le Comité s’est préoccupé de l’augmentation des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles dans les zones de conflit. Le Comité note également que les violences sexuelles ne sont pas suffisamment signalées en raison de la stigmatisation et de la peur des représailles.

Une façon pour les experts de rappeler également que le nombre d’enquêtes sur les violences sexuelles liées au conflit est limité. 

Il recommande donc à l’Ukraine de prévenir, d’enquêter, de poursuivre et de punir les auteurs d’actes de violence sexuelle et d’autres formes de violence sexiste liée au conflit à l’encontre des femmes et des filles. Il s’agit surtout de recueillir des preuves dans de tels cas, en coopération avec les organisations de la société civile et les organes d’enquête internationaux, y compris pour des poursuites devant des tribunaux internationaux.

Pour la mise en œuvre de ses observations finales, le Comité recommande à l’Ukraine de solliciter l’aide internationale nécessaire, y compris l’assistance technique du Comité.