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Hong Kong : le bureau des droits de l’homme de l’ONU demande la libération immédiate des militants arrêtés

La ville de Hong Kong
Photo ONU Info
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Hong Kong : le bureau des droits de l’homme de l’ONU demande la libération immédiate des militants arrêtés

Droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé, jeudi, sa profonde inquiétude concernant l’arrestation la veille de plus de 50 personnes à Hong Kong en vertu de la loi de sécurité nationale et a demandé leur libération immédiate. 

Cinquante-trois militants politiques, universitaires, anciens législateurs, actuels conseillers de district et avocats accusés de subversion ont été arrêtés mercredi à Hong Kong. Il s’agit de la plus vaste opération de police lancée dans la Région administrative spéciale depuis l’adoption par la Chine de sa loi de sécurité nationale en juin 2020.

« Les arrestations d’hier sont les dernières d’une série de détentions liées à l’exercice des libertés fondamentales, y compris le droit de réunion pacifique, à Hong Kong », a déclaré Liz Throssell, porte-parole du HCDH, dans un communiqué.

« Ces dernières arrestations indiquent que - comme on le craignait - l’infraction de subversion prévue par la loi sur la sécurité nationale est effectivement utilisée pour détenir des personnes en raison de l’exercice de droits légitimes de participation à la vie politique et publique », a ajouté Mme Throssell.

S’abstenir « d’utiliser la loi sur la sécurité nationale pour restreindre la liberté d’expression »

Le HCDH a appelé les autorités à s’abstenir « d’utiliser la loi sur la sécurité nationale pour supprimer les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association ».

Ces 53 personnes ont été arrêtées jeudi pour « incitation à la subversion », en lien avec l’organisation des primaires non officielles du camp de l’opposition le 11 juillet dernier.

Pour les services de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, l’exercice du droit à prendre part à la conduite des affaires publiques, directement et par l’intermédiaire de représentants librement choisis, est un droit fondamental protégé par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui est incorporé dans la loi fondamentale de Hong Kong.

Le Haut-Commissariat et des experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies ont d’ailleurs averti à plusieurs reprises que des infractions telles que la subversion dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale, adoptée en juin 2020, sont vagues et trop générales, facilitant ainsi une mise en œuvre abusive ou arbitraire de cette législation.

Le HCDH a par ailleurs demandé aux autorités de garantir le droit à la liberté d’expression dans le cadre des enquêtes en cours, notamment en permettant aux journalistes et aux organisations de presse d’exercer pleinement et librement leurs fonctions légitimes.