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Niger : l'ONUDC sensibilise à la traite des personnes et au trafic de migrants à la frontière avec le Mali

Dans la ville désertique isolée d'Agadez, au Niger, les demandeurs d'asile et les migrants vivent aux côtés d'hôtes nigériens.
© HCR/John Wendle
Dans la ville désertique isolée d'Agadez, au Niger, les demandeurs d'asile et les migrants vivent aux côtés d'hôtes nigériens.

Niger : l'ONUDC sensibilise à la traite des personnes et au trafic de migrants à la frontière avec le Mali

Droit et prévention du crime

Les réseaux criminels qui font le commerce de la vie des personnes par le biais de la traite des êtres humains et du trafic de migrants développent leurs activités illicites au Niger au niveau national et international, souligne l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

« Les autorités nigériennes ont fait de la lutte contre ce phénomène une priorité du gouvernement », a déclaré Maman Sadissou Laouali, chargé du projet national de l'ONUDC sur la traite des êtres humains et le trafic de migrants au Niger.

Il précise que cet État enclavé est un point de départ, de transit et de destination pour les victimes de ces crimes et est un pays de transit principal pour les migrants ouest-africains qui tentent d'atteindre l'Europe via l'Afrique du Nord.

« Cependant, de nombreux fonctionnaires, en particulier ceux qui opèrent le long des postes frontières d'où les migrants d'Afrique de l'Ouest entrent au Niger, ne sont pas encore suffisamment informés sur la traite et le trafic de migrants », souligne le responsable du programme de l’ONUDC contre la traite des personnes dans le pays sahélien.

Pour contrer cette lacune, l'ONUDC organise des ateliers de sensibilisation aux postes frontières dans tout le pays, en collaboration avec l'Agence nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants (ANLTP/TIM).

Le premier atelier a eu lieu dans la région de Tillabéri, à la frontière du Niger et du Mali, en juillet dernier avec plus de 50 participants issus d'associations locales de jeunes et de femmes, des autorités de contrôle des frontières, des membres des médias et des sociétés de transport commercial.  

Une menace pour le Niger

Lors du lancement des travaux le maire de Tillabéri, Marou Kaboye, a affirmé que la traite des personnes et le trafic de migrants sont une « menace pour le Niger ». Il a également souligné l'importance de « travailler ensemble pour une réponse globale à ces deux crimes ».

Pendant deux jours, les participants ont pris connaissance des définitions de la traite des êtres humains et du trafic de migrants, de la traite en période de conflit et des lois nationales mises en place pour lutter contre ces crimes.
 

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L'atelier a également permis de discuter des rôles et responsabilités respectifs des participants dans la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants et de faciliter les échanges sur une meilleure prise en charge des victimes de ces crimes. 

« Nous voyons des cas de traite des êtres humains dans tout le pays, certaines formes d'exploitation étant spécifiques à certaines régions, et Tillabéri est un point d'entrée pour les migrants venant d'Afrique de l'Ouest qui transitent par le pays », a déclaré la Directrice générale de l'ANLTP/TIM, Goge Maimouna Gazibo, pour qui l'ONUDC est un « partenaire clé ».

Mme Gazibo s’est félicitée de la tenue de l'atelier qui cherchait à faire « mieux comprendre la traite des êtres humains et le trafic de migrants et leurs différentes formes - en particulier celles qui sont les plus courantes dans la région de Tillabéry ».

« Les participants ont activement contribué aux discussions, posé des questions pertinentes et ont montré beaucoup d'intérêt pour approfondir leurs connaissances sur la traite des personnes et le trafic de migrants », s’est félicité Maman Sadissou Laouali. « Pour presque tous, c'était la première fois qu'ils parlaient de ces sujets et c'était la première activité de ce genre dans cette région ».

L'atelier de Tillabéri a été organisé dans le cadre de l'Action mondiale contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants (GLO.ACT) de l'ONUDC. Il s'inscrit dans le cadre d'une initiative conjointe de deux ans financée par le Ministère italien des affaires étrangères et de la coopération internationale (MAE) pour aider le Niger à lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants.