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RCA : l’ONU salue la condamnation des auteurs de violences meurtrières de 2017 dans le sud-est du pays

Un groupe de la communauté musulmane déplacée au séminaire catholique de Bangassou, en RCA, écoute le Secrétaire général de l’ONU lors de sa visite en octobre 2017. La ville a été l'objet de violences des anti-balaka cette même année.
Alban Mendes de Leon
Un groupe de la communauté musulmane déplacée au séminaire catholique de Bangassou, en RCA, écoute le Secrétaire général de l’ONU lors de sa visite en octobre 2017. La ville a été l'objet de violences des anti-balaka cette même année.

RCA : l’ONU salue la condamnation des auteurs de violences meurtrières de 2017 dans le sud-est du pays

Paix et sécurité

Les Nations Unies ont salué vendredi la condamnation de 28 personnes jugées pour les violences qu’elles avaient commises dans le sud-est de la République centrafricaine (RCA) en 2017, tuant plusieurs civils et Casques bleus.

32 individus, assimilés à des combattants de la milice anti-balaka, étaient jugés depuis le 15 janvier 2020 à Bangui, la capitale de la RCA, pour des violences commises entre les 8 et 13 mai 2017, les 22 et 27 juillet 2017, et le 26 novembre 2017 à Bangassou et ses environs (localités de Yongofongo, de Bakouma et de Bema).

Les violences des anti-balakas s’étaient traduites par le meurtre de plusieurs civils et de 10 casques bleus de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA). Ces éléments armés s’étaient également livrés au pillage et à la destruction d’habitations et de biens et avaient attaqué à l’arme lourde le bureau de la MINUSCA à Bangassou. Leurs violences avaient contraint des milliers de civils à fuir leurs domiciles.

Vendredi, la Cour d’appel de Bangui a prononcé un verdict dans lequel 28 des 32 personnes poursuivies ont été reconnues coupables de ces violences. Les peines prononcées vont de 10 ans d’emprisonnement aux travaux forcés à perpétuité.

Le Secrétaire général des Nations Unies a salué le verdict rendu par la Cour d’Appel de Bangui condamnant les 28 individus pour le meurtre de 75 civils et de 10 casques bleus dans la zone de Bangassou,  en 2017.

« Ce verdict est une preuve importante de la détermination des autorités de la République Centrafricaine à traduire en justice les auteurs de crimes sérieux dans le pays, ce qui est crucial », a noté António Guterres dans une déclaration attribuable à son porte-parole.

Pour le chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, ce verdict « témoigne de la volonté de l’Etat centrafricain, à travers l’appareil judiciaire, de lutter contre l’impunité en RCA ». Dans un communiqué publié le jour même du verdict, M. Ndiaye a rappelé que le Forum de Bangui en 2015 avait souligné l’importance de ne pas oublier les victimes civiles.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA a souligné que la condamnation « met fin progressivement à un cycle d’impunité pour rouvrir l’ère de la reddition des comptes et de la justice pour toutes les violences commises ». « Une étape », selon lui, « essentielle pour que le pays puisse avancer vers une réconciliation effective ».

« Nous prônons une tolérance zéro contre les agressions de Casques bleus et de tels actes ne resteront jamais impunis », a souligné le Représentant spécial, en référence aux 10 soldats de la paix tués dans ces violences.

La MINUSCA a indiqué qu’elle continuera, conformément au mandat assigné par le Conseil de sécurité, et avec l’ensemble de l’équipe-pays des Nations Unies en RCA, à soutenir les actions en faveur de la justice nationale et internationale, de la lutte contre l’impunité et de l’état de droit en Centrafrique.