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Conseil de sécurité : le nouvel Envoyé spécial pour la Syrie fixe cinq priorités pour trouver une issue au conflit

 L’Envoyé spécial, Geir O. Pedersen, informe le Conseil de sécurité de la situation en Syrie.
Photo : ONU/Loey Felipe
L’Envoyé spécial, Geir O. Pedersen, informe le Conseil de sécurité de la situation en Syrie.

Conseil de sécurité : le nouvel Envoyé spécial pour la Syrie fixe cinq priorités pour trouver une issue au conflit

Paix et sécurité

Le nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Geir Pedersen, a présenté jeudi, devant le Conseil de sécurité, les cinq priorités qu’il s’est fixé dans l’immédiat pour faire avancer la résolution politique du conflit syrien, notamment grâce à la création du comité constitutionnel réclamé depuis plusieurs mois.

M. Pedersen a expliqué que sa principale priorité est d’approfondir son dialogue avec le gouvernement syrien et l’opposition, notamment la Commission syrienne de négociations, soulignant qu’il est essentiel pour lui d’avoir un accès direct aux parties afin de renforcer la confiance et d’amener les Syriens à la table des négociations.

Il a aussi fait part de sa volonté d’œuvrer pour une action plus concrète sur la question des détenus et des personnes enlevées ou portées disparues, notant que cette question est « d’une importance humanitaire immense ».

Dans l’exercice de son mandat, le nouvel Envoyé spécial compte aussi intervenir auprès d’un large éventail de Syriens, convaincu de l’importance d’impliquer l’ensemble du peuple syrien aux efforts de paix. Ce travail, a-t-il précisé, a déjà été amorcé par son équipe qui a mené des consultations avec plus de 200 acteurs de la société civile syrienne et de la diaspora au cours des deux derniers mois.

M. Pedersen a également insisté sur son intention de convoquer un comité constitutionnel « crédible » dès que possible, précisant qu’il espère pouvoir en finaliser « très prochainement » les règles de procédures et qu’il fera par ailleurs tout son possible pour que le comité comprenne un minimum de 30% de femmes.

Il a également rapporté avoir ressenti, au cours de ses conversations avec les parties, une « générale acceptation » du fait que la convocation d’un comité constitutionnel « crédible, équilibré, inclusif, viable et mené par les Syriens » serait importante pour revitaliser le processus politique. « Cela permettra d’ouvrir la porte à un dialogue plus approfondi et à de véritables négociations », a-t-il espéré.

Enfin, M. Pedersen a dit son intention d’aider les parties internationales à renforcer leur dialogue pour déboucher sur une solution politique crédible et durable.

Rappelant que cinq armées internationales opèrent sur le territoire et dans l’espace aérien syrien, M. Pedersen a averti que certains défis doivent être surmontés d’urgence au risque de voir la Syrie sombrer dans un nouveau cycle d’escalade.

Il a notamment estimé qu’une diplomatie intensive est particulièrement nécessaire concernant l’avenir du nord-est du pays, tandis que les escalades aux alentours d’Idlib soulignent la nécessité de respecter les dispositifs « fragiles » du cessez-le-feu et de faire face aux groupes terroristes. Afin de débloquer la situation, le nouvel Envoyé spécial a appelé à se montrer « créatif » et a suggéré d’établir un forum pour permettre aux États clefs d’interagir « sérieusement ».

Mais alors que les « développements sur les champs de bataille sont en train de se ralentir », M. Pedersen a toutefois reconnu que le conflit est loin d’être terminé, et que les défis qu’il faudra surmonter pour gagner la paix sont colossaux, « tant dans leur ampleur que dans leur complexité ». L’Envoyé spécial a notamment rappelé que de larges pans de territoire demeurent en dehors des mains du gouvernement, que la moitié de la population d’avant-guerre a été déplacée, et que 80% des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté, sans oublier l’impact « dramatique » du conflit sur les femmes syriennes.