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La Somalie a jeté les bases pour réaliser des progrès importants en 2019, selon l’envoyé de l’ONU

Nicholas Haysom, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Nicholas Haysom, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, devant le Conseil de sécurité.

La Somalie a jeté les bases pour réaliser des progrès importants en 2019, selon l’envoyé de l’ONU

Paix et sécurité

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, Nicholas Haysom, a estimé jeudi devant le Conseil de sécurité que ce pays était bien préparé pour réaliser en 2019 de nouveaux progrès vers une paix durable.

« La gestion des prochaines élections régionales en 2019 et des processus politiques restants, notamment la révision de la Constitution, déterminera si la Somalie fera de nouveaux progrès ou non », a dit M. Haysom devant les membres du Conseil. « Pour ce faire, tous les acteurs devront aller dans la même direction ».

Nicholas Haysom, qui a pris ses fonctions le 3 octobre dernier, a noté que la Somalie a maintenu « une trajectoire positive » mais que les turbulences politiques persistantes pourraient tout faire dérailler.

« La politique est complexe dans n'importe quel pays, mais dans un pays qui établit toujours ses normes, ses paramètres institutionnels et continue de débattre des rôles et des responsabilités de ses structures de gouvernance respectives, la complexité risque de se transformer en conflit », a-t-il souligné.

Al-Shabaab reste la plus grande source d'insécurité

Le Représentant spécial a rappelé que le groupe Al-Shabaab, qui a revendiqué l’attaque contre le complexe de l’ONU à Mogadiscio il y a deux jours, restait la plus grande source d’insécurité en Somalie.

« Malgré les opérations en cours visant à affaiblir ce groupe terroriste, celui-ci a toujours la capacité de mener des attaques aveugles contre les citoyens somaliens et de cibler les délégués électoraux, les forces de sécurité somaliennes et l'AMISOM (la Mission de l’Union africaine en Somalie) », a-t-il ajouté. « Les opérations de l'AMISOM et des forces de sécurité somaliennes ont réussi à empêcher Al-Shabaab de lancer des attaques classiques. Il s’appuie désormais sur des engins explosifs improvisés et des assassinats ciblés ».

À Mogadiscio et au Puntland, des éléments pro-Daech ont ciblé des propriétaires d’entreprises en recourant à l’extorsion de fonds et en se livrant à des assassinats.

Dans ce contexte, M. Haysom a noté que des progrès ont été réalisés dans le renforcement de la capacité institutionnelle du secteur de la sécurité pour faire face à ces menaces.

Quant à la crise humanitaire, il a rappelé que les affrontements armés et la violence généralisée, ainsi que les chocs climatiques récurrents, perpétuent les besoins. Alors que la situation humanitaire s’est améliorée par rapport à l’année dernière en raison de pluies supérieures à la moyenne, les besoins restent importants, 4,2 millions de personnes ayant besoin d’assistance et de protection.

Le Représentant spécial a outre noté que le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que la protection des civils dans le contexte du conflit, demeuraient essentiels pour une paix durable en Somalie. Il a précisé que des progrès ont été accomplis, notamment en ce qui concerne la création d’institutions de protection des droits de l’homme, telles que la Commission nationale indépendante sur les droits de l’homme. Il a encouragé le gouvernement fédéral à finaliser la fondation de cette commission.