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Somalie : l’envoyé de l’ONU note l’amorce d’une sortie de l’impasse politique 

James Swan, chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Manuel Elias
James Swan, chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie, devant le Conseil de sécurité.

Somalie : l’envoyé de l’ONU note l’amorce d’une sortie de l’impasse politique 

Paix et sécurité

L’envoyé de l’ONU en Somalie, James Swan, a noté jeudi avec satisfaction, devant le Conseil de sécurité, une amorce de sortie de l’impasse politique dans ce pays avec la reprise du processus électoral sur fond de menace sécuritaire des Chabab.

Depuis la signature de l’accord du 27 mai, « en vue de la tenue d’élections crédibles, transparentes et inclusives et du règlement des questions litigieuses », entre le Premier ministre somalien, Mohamed Hussein Roble, et les dirigeants des États membres de la fédération, le Premier Ministre a fait preuve de leadership, a expliqué le chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), James Swan, aux membres du Conseil.

Également présent, le chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), Francisco Caetano Jose Madeira, s’est aussi réjoui de voir que la récente impasse politique du pays a été remplacée par des progrès certains puisque « les dirigeants somaliens mettent davantage l’accent sur les questions qui les fédèrent et parlent d’une même voix au sujet des élections ».

S’agissant de la mise en œuvre du modèle électoral, M. Swan a indiqué que des organes de gestion des élections ont été créés au niveau fédéral et au niveau des États, tandis que les élections pour pourvoir des sièges à la Chambre haute du Parlement ont commencé dans quatre des États membres, dont le Jubaland.

Favoriser la représentation des femmes à hauteur de 30%

Un comité de plaidoyer pour favoriser la représentation de femmes à hauteur de 30% lors des élections fédérales de 2021 a été mis en place, a indiqué le chef de la MANUSOM, estimant que davantage de progrès sont nécessaires pour garantir la sécurité des élections et pour atteindre ce quota.

Abondant en ce sens, Batula Sheikh Ahmed Gaballe, la Présidente de l’Organisation nationale des femmes somaliennes, qui préside aussi le Comité de plaidoyer, a demandé que le nouveau gouvernement et le nouveau parlement travaillent ensemble pour amender la loi électorale fédérale et les lois sur les partis politiques, afin d’avoir des dispositions claires sur la pleine participation des femmes. De telles dispositions sont également nécessaires dans la révision constitutionnelle, a-t-elle estimé, pour garantir la participation des femmes à la politique et aux fonctions publiques. Elle a demandé des ressources pour renforcer le rôle de leadership et la protection des femmes en Somalie.

De son côté, l’ONU travaille en étroite collaboration avec le Premier Ministre et les comités de gestion des élections aux niveaux fédéral et des États, à la mise en œuvre de l’accord du 27 mai et à la préparation des élections, notamment par la fourniture d’un appui technique et logistique, a indiqué le chef de la MANUSOM, ainsi que par la coordination de l’aide financière internationale. Récemment, un accord a été signé avec le Cabinet du Premier ministre pour faire en sorte que les fonds versés par les États membres soient mis à la disposition des organes d’administration des élections, a informé M. Swan. 

S’agissant du soutien de l’AMISOM au processus électoral, le chef de la Mission a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas uniquement d’un volet sécuritaire puisque l’Union africaine apporte aussi un soutien budgétaire direct et qu’elle s’apprête à déployer des experts électoraux en Somalie.

Les élections en étant seulement à leur première étape, le chef de l’AMISOM a espéré que les efforts collectifs permettront d’éviter que les Chabab ne perturbent le processus en cours.

Au sujet de la reconfiguration de l’AMISOM, le chef de cette mission s’est félicité de la capacité croissante des forces de sécurité somaliennes à prendre les choses en main. À la lumière de cela, l’UA a fait une évaluation indépendante pour déterminer quelle forme devrait prendre sa nouvelle mission en Somalie<

Cette étude a fait ressortir un consensus sur le besoin d’une mission hybride de stabilisation qui devra travailler dans le plein respect du leadership somalien, a précisé M. Madeira, notamment en vue du prochain cycle électoral de 2026.