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COP 24 : accélérer la transition vers la ‘mobilité électrique’ est essentiel à un avenir durable

Une voiture électrique et sans chauffeur au pavillon du Royaume-Uni à la Conférence sur le climat à Katowice, en Pologne.
Photo ONU Info/Yasmina Guerda
Une voiture électrique et sans chauffeur au pavillon du Royaume-Uni à la Conférence sur le climat à Katowice, en Pologne.

COP 24 : accélérer la transition vers la ‘mobilité électrique’ est essentiel à un avenir durable

Climat et environnement

Alors que le secteur des transports continue d’être l’un des principaux responsables de la hausse mondiale des températures, le besoin urgent de solutions propres, notamment celles fonctionnant à l’électricité (e-mobility), a été souligné lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP 24, à Katowice, en Pologne.

La conférence rassemble depuis lundi et pendant deux semaines des milliers de décideurs et de militants de l'action pour le climat, dans le but d'adopter les lignes directrices de l'Accord de Paris signé en 2015. Dans cet accord, les pays se sont engagés à limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 °C - et de s’approcher le plus possible de 1,5 °C - au-dessus des niveaux préindustriels.

Les transports émettent un quart de tous les gaz à effet de serre

À l'échelle mondiale, les transports représentent un quart des émissions totales - 8 gigatonnes par an, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l'évolution du climat (GIEC). Ce chiffre est supérieur de 70% à ce qu'il était il y a 30 ans. On estime que plus d’un milliard de voitures particulières parcourent les rues et les routes du monde et, si nous ne prenons pas des mesures urgentes, le nombre de voitures en circulation pourrait doubler d’ici 2040.

« C’est intenable, inacceptable et incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris », a déclaré José Mendes, président de l’Alliance pour la décarbonation des transports, groupe de 20 pays, villes et entreprises engagés dans la promotion des transports à faible émission de carbone.

Planète et santé publique : protéger d'une pierre deux coups

Lorsque des combustibles fossiles - pétrole, gaz et charbon - brûlent pour alimenter des véhicules, cela crée de la pollution atmosphérique. Cela entraîne à son tour des problèmes de santé, selon un rapport spécial publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mercredi. La pollution atmosphérique est maintenant la quatrième cause de mortalité dans le monde, avec environ sept millions de personnes qui en meurent chaque année.

« Le coût réel du changement climatique se fait sentir dans nos hôpitaux et dans nos poumons », a déclaré Dr Maria Neira, de l'OMS, qui a présenté le rapport aux participants à la COP 24.

« L'Accord de Paris sur le climat de 2015 est vraiment un accord de santé publique », a-t-elle dit dans un entretien à ONU Info.

L'électricité, oui, mais uniquement à partir de sources renouvelables

Les premiers véhicules électriques ont été produits et vendus au début des années 1900 et les ventes ont atteint un sommet au début des années 1910. Mais les progrès technologiques et la découverte d'importantes réserves de pétrole ont écarté le véhicule électrique au profit du moteur à combustion.

« Maintenant, près de 100 ans plus tard, les véhicules électriques reviennent et doivent remplacer de plus en plus le moteur à combustion en faveur de la réduction des émissions et de la pollution de l'air », a déclaré mardi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, à la conférence.

Il a toutefois prévenu que « la croissance des véhicules électriques aura un impact significatif sur la demande en électricité - et il ne faut pas l’oublier ». « Si elle n'est pas gérée avec soin, une demande supplémentaire créera des défis dans tous les secteurs du système énergétique, en particulier aux heures de pointe ». Un transport électrique dépendant de l'électricité produite à partir de la combustion de combustibles fossiles pourrait aggraver le problème et non le résoudre.

Pour éviter cela, il faut investir dans la production d'électricité à partir de sources renouvelables, et non à partir de combustibles fossiles, et dans la mise en place d'une chaîne d'approvisionnement solide.

« La transition vers la mobilité électrique offre clairement des opportunités », a déclaré le Secrétaire général. « Mais la transition doit être gérée avec soin afin que le monde puisse tirer pleinement parti des avantages potentiels ».

Petites et grandes avancées vers la mobilité électrique

« La prise de conscience croissante concernant l'air pur et le changement climatique signifie que de nombreux gouvernements du monde entier ont commencé à adopter la mobilité électrique », a déclaré le chef des Nations Unies lors d'un événement consacré au transport électrique à la COP 24.

« Beaucoup mettent en place les cadres politiques et les infrastructures nécessaires au transport durable. Un nombre croissant de pays et de régions ont annoncé leur intention d'éliminer progressivement les véhicules à carburant fossile et de passer à la mobilité électrique », a-t-il expliqué.

Mardi, à la COP 24, différents acteurs de l'action pour le climat ont adopté une proposition du Royaume-Uni et de la Pologne intitulée ‘Conduire le changement ensemble’, que le chef de l'ONU a salué comme « une étape essentielle vers un système de transport décarboné », invitant « tous les acteurs à le soutenir ».

« Si nous mettons en place la [mobilité électrique] comme il convient, un système de transport décarboné fera partie de la solution », a-t-il déclaré.