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En Colombie, la poursuite de la consolidation de la paix à l’agenda du prochain gouvernement (ONU)

 La tâche principale de la mission de l'ONU en Colombie est de vérifier la réintégration dans la société des anciens membres des FARC-EP.
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La tâche principale de la mission de l'ONU en Colombie est de vérifier la réintégration dans la société des anciens membres des FARC-EP.

En Colombie, la poursuite de la consolidation de la paix à l’agenda du prochain gouvernement (ONU)

Paix et sécurité

A moins de deux semaines de l’entrée en fonction du Président élu Ivan Duque, la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie s’est dite prête à coopérer avec la nouvelle administration et tous les membres du Congrès afin de poursuivre le processus de paix.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la mission onusienne en Colombie, Jean Arnault, a brossé le tableau des quatre derniers mois du processus de paix en Colombie qui coïncident avec la fin du mandat du Président Juan Manuel Santos.

Il a salué la présence du Vice-Président colombien, Oscar Naranjo, avec lequel il a développé de bonnes méthodes de travail. M. Arnault a cité l’établissement des priorités trimestrielles fixées sur les questions qui relèvent de la vérification des Nations Unies et l’exploitation des ressources et des leviers pour réaliser les objectifs.

Malgré les progrès partiels et les retards, nous avons, s’est réjoui le Représentant spécial, réussi mieux ensemble que si nous avions travaillé séparément. M. Arnault a assuré qu’un accent particulier a été placé sur l’approche « genre » dans la réintégration des anciens combattants et les garanties de sécurité aux communautés. 

Depuis la publication du rapport du Secrétaire général, le 20 juillet, le nouveau congrès colombien a été inauguré, avec des représentants du parti politique du FARC et dont les procédures sont alignées avec le « Statut de l’opposition », un élément-clé de la législation sur la paix adoptée plutôt cette année et qui offre un terrain de jeu équitable à la majorité et à l’opposition dans toutes les assemblées élues. Ce Statut garantit, entre autres, la présence de l’opposition dans les instances dirigeante des deux chambres du congrès. 

Ce n’est pas le seul accomplissement de ce dernier mois, a poursuivi M. Arnault qui a salué le lancement de la Juridiction spéciale pour la paix. Le temps le dira, a reconnu le Représentant spécial, mais la décision des officiers militaires d’accepter volontairement la compétence de la Juridiction montre que le processus de paix colombien pourrait trouver le bon équilibre entre les exigences de paix et celles de la justice, un équilibre qui, le plus souvent, reste une illusion dans les règlements négociés des conflits armés. La communauté internationale doit donc maintenir son appui à Juridiction, la Commission vérité et l’Unité spéciale de recherche des personnes disparues.

M. Arnault a également attiré l’attention sur le Pacte national de lutte contre la violence qu’a signé, parmi d’autres, le Président Santos et le Président élu Duque. C’est la première fois que la violence contre les leaders sociaux se heurte à une indignation aussi forte et c’est important. Les principales mesures prévues par l’Accord de paix sur la sécurité des communautés ont commencé à être mises en œuvre, « même si leur impact à ce jour reste clairement insuffisant ». L’appui aux institutions contre la violence dans les territoires restera donc une priorité de la Mission, a affirmé M. Arnault.

Il faut espérer un consensus similaire autour de la question « central » de la consolidation de la paix, a-t-il poursuivi, ce qui passe par l’éradication de la pauvreté, de la violence et de l’économie illégale dont souffrent toujours les habitants des zones de conflits. Les efforts concertés et bien financés des institutions publiques, menés en coopération avec les communautés concernées et leurs organisations, seront nécessaires pour restaurer l’état de droit, la sécurité et des opportunités productives légales dans ces zones qui ont longtemps été victimes de violence et de négligence de la part de l’État.

M. Arnault a reconnu les retards accusés dans la réinsertion dans anciens membres des FARC dans la vie civile. Pour parachever la tache commencée par le gouvernement sortant, il faudra du dévouement et des ressources, a prévenu le Représentant spécial. Respecter les garanties offertes à ceux qui ont déposé les armes et entrepris une « transition difficile » vers la vie civile est « essentiel » pour la Colombie mais aussi pour le pays deviennent une source d’inspiration pour les parties à un conflit ailleurs dans le monde.

Le Représentant spécial a rendu hommage au Président Santos, aux dirigeants des FARC, aux institutions et à la société civile colombiennes qui ont généreusement coopéré avec la Mission, ces des deux dernières années. Les nouvelles autorités, qui entrent en fonction, peuvent compter sur l’appui le soutien de la Mission des Nations Unies alors qu’elles commencent le travail « difficile » de la consolidation de la paix et de la réconciliation.