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Syrie : le chef de l’ONU répète qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, prend la parole devant le Conseil de sécurité lors d'une reunion sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales en lien avec la situation au Moyen-Orient, en particulier en Syrie.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, prend la parole devant le Conseil de sécurité lors d'une reunion sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales en lien avec la situation au Moyen-Orient, en particulier en Syrie.

Syrie : le chef de l’ONU répète qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée vendredi à la situation au Moyen-Orient, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a répété qu’il n’y avait pas de solution militaire à la crise syrienne.

« La Syrie représente aujourd'hui la menace la plus sérieuse pour la paix et la sécurité internationales », a déclaré M. Guterres devant les membres du Conseil. « Je le répète : il n'y a pas de solution militaire au conflit. La solution doit être politique à travers les pourparlers inter-syriens de Genève ».

Le Secrétaire général a regretté que la cessation immédiate des hostilités réclamée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2401 adoptée en février 2018 n’ait jamais eu lieu.

Dans ce contexte, il s’est dit indigné par les informations persistantes sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et a réitéré sa ferme condamnation de l'utilisation de ces armes « par toute partie au conflit et en toutes circonstances ».

Selon lui, la gravité des récentes allégations « nécessite une enquête approfondie faisant appel à une expertise impartiale, indépendante et professionnelle ». À cet égard, il a réaffirmé son plein appui à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et à sa mission d'établissement des faits chargée d'enquêter sur ces allégations.

« La mission d'établissement des faits devrait bénéficier d'un accès complet, sans aucune restriction ou entrave à l'exécution de ses activités. Je prends note que le gouvernement syrien l'a demandée et s'est engagé à la faciliter », a-t-il ajouté, notant que la première équipe de l'OIAC était déjà en Syrie et qu’une deuxième était attendue vendredi ou samedi.

Mais, selon le Secrétaire général, il faut aller plus loin. Il a rappelé qu’il avait envoyé une lettre au Conseil de sécurité exprimant sa déception sur l’incapacité du Conseil à se mettre d’accord sur un mécanisme destiné à établir les responsabilités concernant l’utilisation des armes chimiques en Syrie, après l’expiration du mandat du Mécanisme conjoint d’enquête (JIM).

Il a répété ce vendredi qu’il fallait que les responsables des attaques chimiques confirmées rendent des comptes.

« Les tensions croissantes et l'incapacité à parvenir à un compromis dans la mise en place d'un mécanisme de responsabilisation menacent d'aboutir à une escalade militaire », a mis en garde M. Guterres devant les membres du Conseil.

« Dans mes contacts avec vous - en particulier avec les membres permanents du Conseil de sécurité -, j'ai réitéré mes profondes inquiétudes quant aux risques de l'impasse actuelle et souligné la nécessité d'éviter que la situation ne devienne incontrôlable », a-t-il ajouté.

« C'est exactement le risque auquel nous sommes confrontés aujourd'hui - que les choses deviennent incontrôlables. C'est notre devoir commun de l'arrêter », a-t-il conclu.