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Un expert de l’ONU appelle les Etats à respecter les droits des migrants

Des enfants étudient dans un centre d’apprentissage pour migrants du côté thaïlandais de la frontière avec le Myanmar.
© UNESCO/S. Ussavasodhi
Des enfants étudient dans un centre d’apprentissage pour migrants du côté thaïlandais de la frontière avec le Myanmar.

Un expert de l’ONU appelle les Etats à respecter les droits des migrants

Droits de l'homme

Un expert indépendant des Nations Unies a appelé mardi les Etats à respecter pleinement les droits humains des migrants.

Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le nouveau Rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, Gehad Madi, a souligné que la promotion et la protection des droits de l'homme des migrants étaient primordiales alors que le discours politique sur les migrations a pris une tournure négative, incendiaire et discriminatoire.

Le Rapporteur spécial a également dénoncé la désinformation et la xénophobie liées aux migrations qui sont en hausse et et le fait que beaucoup de personnes et Etats ont oublié les avantages des migrations.

« Les migrants sont des détenteurs de droits, et leurs droits devraient être pleinement respectés et protégés indépendamment des contributions qu'ils apportent à la société », a-t-il rappelé au Conseil.

M. Madi a indiqué avoir décidé de consacrer son premier rapport à un réexamen des contributions des migrants aux sociétés, dans le cadre d'une approche fondée sur les droits de l'homme, et de proposer une analyse des facteurs qui facilitent et entravent ce processus. Son rapport rappelle en particulier la richesse des opportunités que la migration et les migrants offrent aux sociétés désireuses d'embrasser la diversité et l'inclusion.

Le Rapporteur spécial a appelé les États Membres et les parties prenantes à recentrer leur attention sur les contributions des migrants et à les évaluer dans un cadre global qui englobe l'enrichissement socioculturel, l'engagement civique et politique et les avantages économiques.

« Autrefois considérés comme une force économique et sociale positive, les migrants sont aujourd'hui de plus en plus perçus comme une menace pour la sécurité », a fait observer M. Madi. Parallèlement, a-t-il ajouté, de nombreux pays ont adopté des politiques d'immigration sélectives, qui divisent les migrants entre ceux qui sont « souhaitables » et ceux qui sont « indésirables », et créent des inégalités flagrantes en termes d'accès à la migration régulière – les habitants des pays à faible revenu, en particulier ceux des pays africains, étant les plus limités dans l’accès aux avantages de la migration.

Des migrants confrontés à la discrimination et à la xénophobie

Les migrants se heurtent en outre à la discrimination et à la xénophobie dans les pays de transit et de destination, a ajouté le Rapporteur spécial.

Dans son rapport, M. Madi conclut qu'il est essentiel de soutenir un discours sur la migration fondé sur des preuves pour défendre les droits des migrants et faire en sorte que leurs contributions soient appréciées à leur juste valeur.

Pour favoriser ces contributions, a estimé M. Madi, les gouvernements devraient – notamment – mettre en place une entité ministérielle spécifiquement dédié à recentrer l’attention sur les bénéfices qu’une migration bien gérée offre ; renforcer les lois et initiatives antidiscriminatoires ; assurer la protection des droits de l’homme et des droits du travail des migrants ; ou encore soutenir une législation et des initiatives visant l’intégration des migrants.

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.