Deux expertes de l’ONU dénoncent la montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie dans le monde
Droits de l'homme
Des mesures urgentes doivent être prises par tous pour garantir que les membres des communautés religieuses minoritaires puissent jouir de leurs droits sur un pied d'égalité et bénéficier d'une protection efficace, ont déclaré conjointement deux expertes de l'ONU dans un communiqué daté d’hier jeudi.
« Toutes les parties prenantes, y compris les États, les médias, les entreprises de médias sociaux et de technologie, ainsi que les universités, devraient réagir rapidement aux informations persistantes et généralisées faisant état d'incidents reflétant la haine antisémite et islamophobe dans les pays du monde entier, conformément au droit international », ont déclaré la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide Alice Wairimu Nderitu et la Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction Nazila Ghanea.
Des actes de haine religieuse en forte augmentation ces derniers mois
Les actes de harcèlement, d'intimidation, de violence et d'incitation fondés sur la religion ou la conviction à travers le monde ont fortement augmenté ces derniers mois. « Ils ont atteint des niveaux alarmants ces dernières semaines, ont choqué notre conscience et créé un climat de peur et de profonde méfiance au sein de nombreuses sociétés. Dans certains pays, les autorités nationales et les organisations de la société civile ont signalé une augmentation spectaculaire des incidents islamophobes et antisémites », ont indiqué les expertes, en ajoutant que d’autres communautés religieuses minoritaires connaissaient elles aussi « une insécurité aiguë et sans précédent ».
Des mosquées, des synagogues, d'autres lieux de culte et des cimetières ont été attaqués, profanés et vandalisés dans de nombreux pays ; il en va de même pour les écoles, les centres culturels et les monuments commémoratif, et « même les maisons et propriétés privées appartenant à des juifs et des musulmans », ont-elles ajouté Mme Nderitu et Mme Ghanea.
Affirmant disposer de rapports crédibles provenant de différentes régions du monde faisant état d'agressions physiques, notamment de meurtres, d'insultes et de menaces de mort semblant motivées par l'appartenance religieuse perçue des victimes.
Agir contre l'incitation à la violence sur les médias sociaux
Certains gouvernements « exploitent une actualité douloureuse pour opprimer davantage des minorités, et supprimer leurs droits, dans le cadre de « tentatives malavisées de remédier à la polarisation de la société », ont-elles analysé.
Les deux expertes ont exhorté les États à enquêter sur ces actes et à prendre des mesures pour les prévenir afin que musulmans et juifs bénéficient d’une protection adéquate. Enfin, elles ont demandé aux entreprises de médias sociaux d’agir de manière décisive contre les discours de haine et l’incitation à la violence religieuse.