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L’Arménie confrontée à des défis sanitaires face à l’afflux sans précédent de réfugiés

Les réfugiés du Karabakh reçoivent des secours humanitaires à Goris, une ville frontalière d'Arménie
© IOM
Les réfugiés du Karabakh reçoivent des secours humanitaires à Goris, une ville frontalière d'Arménie

L’Arménie confrontée à des défis sanitaires face à l’afflux sans précédent de réfugiés

Santé

Alors que plus de 100.000 réfugiés sont arrivés en Arménie, dont près de 40% concentrés à Erevan, la capitale arménienne, les agences humanitaires onusiennes se sont engagées dans une course contre la montre pour répondre aux besoins de la population de souche arménienne fuyant la région du Karabakh, en Azerbaïdjan.

L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a ainsi activé ses systèmes d’urgence, qui permettent le déploiement d’experts dans diverses disciplines, notamment la coordination des urgences, la prise en charge des brûlures et les services de santé essentiels.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déjà prépositionné du matériel de traumatologie en Arménie. À la suite de l’explosion dramatique d’un dépôt de carburant sur la route empruntée par les personnes arrivant en Arménie, l’OMS a également envoyé des kits spéciaux pour dispenser des soins avancés aux patients souffrant de brûlures graves. 

Ce matériel de traumatologie permet de traiter plus de 200 adultes ou enfants blessés. Des experts en brûlures - déployés en tant qu’équipe de soins spécialisés dans le cadre de l’initiative des équipes médicales d’urgence de l’OMS - sont arrivés à Erevan au cours du week-end.

Plus de 100.000 réfugiés en Arménie

Afin de répondre aux besoins sanitaires généraux des populations déplacées, l’OMS livre également des médicaments contre les maladies non transmissibles qui permettront ainsi de soigner jusqu’à 50 000 personnes sur une période de 3 mois.

« Les nouveaux arrivants ont besoin d’une aide d’urgence », a déclaré par vidéo depuis l’Arménie, la Dre Marthe Everard, Représentante de l’OMS dans ce pays, lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève. 

« Le gouvernement arménien fait tout ce qu’il peut - en assurant le transport gratuit des réfugiés vers n’importe quel endroit du pays et en réservant des chambres dans des hôtels et des maisons d’hôtes - mais l’ampleur de la crise est trop importante », a-t-elle ajouté.

En moins d’une semaine, plus de 100.000 personnes de souche arménienne de la région du Karabakh, soit la quasi-totalité de la population estimée du territoire, ont afflué vers l’Arménie voisine, déclenchant une crise humanitaire marquée par des besoins sanitaires aigus.

À court terme, outre les abris, les plus vulnérables ont des besoins urgents en matière de santé, notamment le traitement de maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète, les maladies cardiaques et le cancer. Pour répondre aux besoins sanitaires généraux de la population réfugiée, l’OMS envoie également des médicaments pour les personnes souffrant de maladies chroniques, qui couvriront leurs besoins pour trois mois de traitement.

Un système de santé local mis à rude épreuve

Selon l’OMS, des maladies infectieuses, y compris les infections respiratoires comme la Covid-19 et la grippe, doivent être surveillées et traitées. De plus, des épidémies de rougeole sont en cours en Arménie, et l’OMS entend combler les lacunes en matière d’immunisation là où elles existent.

« Les autorités arméniennes nous ont également indiqué qu’il était urgent de renforcer les cliniques de soins de santé primaires dans plusieurs villages isolés où le système de santé local sera mis à rude épreuve par l’afflux de réfugiés », a ajouté la Dre e Everard. Pour l’OMS, il est essentiel que le traitement des maladies chroniques telles que l’hypertension et le diabète ne soit pas interrompu.

À moyen et long terme, l’OMS soutiendra les efforts considérables déployés par le gouvernement arménien pour permettre à toutes les personnes touchées par cette crise humanitaire d’accéder à des services de santé accessibles et abordables. Il s’agit notamment de soutenir l’intégration de plus de 2.000 infirmières et de plus de 200 médecins dans le système de santé arménien.