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Sénégal : des experts de l’ONU préoccupés par les mauvais traitements infligés aux talibés

Califo, originaire de Guinée-Bissau, un enfant talibé, a été envoyé au Sénégal par un membre de sa famille
ONU Info/Alexandre Soares
Califo, originaire de Guinée-Bissau, un enfant talibé, a été envoyé au Sénégal par un membre de sa famille

Sénégal : des experts de l’ONU préoccupés par les mauvais traitements infligés aux talibés

Droits de l'homme

Tout en notant les efforts du Sénégal pour moderniser les écoles coraniques traditionnelles « daraas » et pour lutter contre l’exploitation des enfants, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) a déclaré jeudi qu’il demeure très préoccupé par les abus et autres mauvais traitements infligés aux enfants talibés sénégalais et étrangers.

Les experts indépendants de l’ONU pointent du doigt notamment la mendicité forcée, les violences physiques, psychologiques et sexuelles ainsi que l’exploitation des enfants travaillant dans les mines d’or, en particulier les enfants migrants originaires des pays d’Afrique de l’Ouest. 

Le Comité a demandé instamment au Sénégal de veiller à ce que tous les cas de maltraitance, d’abus et d’exploitation fassent l’objet d’une enquête et que les responsables, y compris les chefs religieux et les maîtres coraniques, soient poursuivis et sanctionnés comme il se doit.

Discrimination liée à l'albinisme

Sur un autre plan, le Comité s’est inquiété de la discrimination, de la stigmatisation et de la violence physique liées à l’albinisme, qui sont souvent fondées sur des croyances rituelles et la couleur de la peau. 

Le Comité a exhorté le Sénégal à donner la priorité au droit à la vie des personnes atteintes d’albinisme et à prendre des mesures plus efficaces pour les protéger de la violence, des enlèvements et de la discrimination.

Il a également demandé à Dakar de mener des enquêtes approfondies sur tous les cas d’agression contre les personnes atteintes d’albinisme qui ont été signalés, y compris ceux identifiés par les organisations de la société civile, de mettre fin à l’impunité des auteurs de ces actes et de mener des campagnes d’éducation pour lutter contre les faux préjugés et les fausses croyances.