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L’ONU appelle à prolonger l’autorisation permettant l’acheminement de l’aide au nord-ouest de la Syrie

L'hiver rend la vie difficile pour les personnes déplacées dans des camps comme celui-ci à Idlib, en Syrie (photo d'archives).
Mark Cutts
L'hiver rend la vie difficile pour les personnes déplacées dans des camps comme celui-ci à Idlib, en Syrie (photo d'archives).

L’ONU appelle à prolonger l’autorisation permettant l’acheminement de l’aide au nord-ouest de la Syrie

Aide humanitaire

Plusieurs responsables humanitaires de l'ONU ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à prolonger l’autorisation permettant l’acheminement de l’aide humanitaire au nord-ouest de la Syrie en passant par la frontière avec la Türkiye.

La résolution 2642 du Conseil de sécurité qui autorise cet acheminement transfrontalier expirera dans sept jours. 

« Si le Conseil ne parvient pas à la prolonger, les conséquences seront catastrophiques pour 4,1 millions de personnes dans les zones non contrôlées par le gouvernement. La plupart d'entre elles sont des femmes et des enfants qui ont besoin d'aide juste pour survivre au plus fort de l'hiver et au milieu d'une grave épidémie de choléra », déclarent ces hauts responsables onusiens dans un communiqué conjoint. 

Sans les opérations transfrontalières de l'ONU, des millions de personnes, en particulier celles déplacées depuis des années et à plusieurs reprises, n'auront pas accès à la nourriture et à un abri ; à l’aide pour faire face aux conditions hivernales difficiles ; aux capacités de surveillance, de traitement et de dépistage nécessaires pour contenir le choléra ; à l'eau potable; et à la protection contre la violence sexiste. 

« Tout échec du Conseil à proroger la résolution signifierait également que le mécanisme de surveillance des Nations Unies (UNMM) cesserait de fonctionner, ce qui mettrait fin à la vérification par l'ONU du caractère humanitaire des envois à la frontière », note le communiqué conjoint.

Des responsables humanitaires de l'ONU arrivent de Türkiye dans la province syrienne d'Idlib pour évaluer les besoins des communautés déplacées (photo d'archives).
OCHA
Des responsables humanitaires de l'ONU arrivent de Türkiye dans la province syrienne d'Idlib pour évaluer les besoins des communautés déplacées (photo d'archives).

2,7 millions de personnes ont reçu de l'aide chaque mois

Les hauts responsables rappellent que leur position reste claire : « l'aide humanitaire et les services de protection doivent toujours être autorisés à atteindre ceux qui en ont besoin par la voie la plus sûre, la plus directe et la plus efficace ». 

En 2022, l’ONU, avec ses partenaires, a acheminé de l'aide de l'autre côté de la frontière turque vers la Syrie, atteignant en moyenne 2,7 millions de personnes chaque mois. Cette assistance comprenait un soutien au relèvement rapide et aux moyens de subsistance pour renforcer la résilience des communautés à travers la Syrie. 

« Nous avons également pu renforcer l'assistance en Syrie depuis les zones contrôlées par le gouvernement à travers les lignes de front jusqu'au nord-ouest du pays, en fournissant de la nourriture, des soins de santé, de l'éducation et d'autres formes d’assistance à des milliers de personnes dans le besoin », ont souligné les responsables humanitaires. « Nous sommes déterminés à maintenir et à étendre ces livraisons, et nous appelons toutes les parties prenantes à un accès humanitaire sans entrave, soutenu et prévisible au nord-ouest de la Syrie à partir des zones contrôlées par le gouvernement ». 

Mais, selon eux, ces livraisons, bien qu'efficaces, ne peuvent pas correspondre à l'ampleur et à la portée des opérations transfrontalières, qui sont et continueront d'être indispensables. 

Contrairement aux résolutions précédentes qui prolongeaient les opérations transfrontalières de 12 mois, la dernière décision prise par le Conseil n'accordait qu'une autorisation de six mois. Selon les responsables humanitaires de l’ONU, cela a entraîné des défis logistiques et opérationnels supplémentaires, une augmentation des coûts opérationnels et limité la capacité des partenaires humanitaires à aider ceux qui en avaient besoin. 

« Les millions de personnes qui dépendent de la bouée de sauvetage transfrontalière pour leur survie ont besoin que cette résolution soit renouvelée sans délai », concluent-ils.

Signataires du communiqué conjoint : 

Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d'urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA) ; António Vitorino, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ; Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ; Catherine Russell, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ; David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) : Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS); et Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA