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Journée internationale des migrants : 280 millions de personnes en quête d'une meilleure vie

Les conflits, les effets du changement climatique poussent des millions de personnes à quitter leurs pays, souvent à grands risques.
© IOM/Claudia Rosel
Les conflits, les effets du changement climatique poussent des millions de personnes à quitter leurs pays, souvent à grands risques.

Journée internationale des migrants : 280 millions de personnes en quête d'une meilleure vie

Migrants et réfugiés

Plus de 280 millions de personnes ont quitté leur pays pour rechercher « des opportunités, la dignité, la liberté et une vie meilleure », a déclaré dimanche le chef de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale des migrants.

Le Secrétaire général António Guterres a rappelé que plus de 80% de ceux qui traversent les frontières de manière sûre et ordonnée sont de puissants moteurs de « croissance économique, de dynamisme et de compréhension ».

« Mais les flux migratoires incontrôlés, aux itinéraires de plus en plus périlleux, sont le terrain de jeu cruel des trafiquants, et se font au prix d’un lourd tribut », a-t-il poursuivi dans un message marquant cette journée internationale.

Décès et disparitions

Au cours des huit dernières années, au moins 51 000 migrants ont trouvé la mort et des milliers d’autres ont disparu, a déclaré le haut responsable de l’ONU.

« Derrière chaque chiffre se  cachent des êtres humains : une sœur, un frère, une fille, un fils, une mère ou un père », a-t-il déclaré, rappelant que « les droits des migrants sont des droits humains».

« Ils doivent être respectés sans discrimination, que les personnes aient immigré sous la contrainte ou volontairement et qu'elles y aient été officiellement autorisées ou non».

Antonio Guterres, chef de l'ONU, avec de jeunes réfugiés soudanais.
UN Photo/Mark Garten
Antonio Guterres, chef de l'ONU, avec de jeunes réfugiés soudanais.

« Faire tout son possible pour éviter qu'ils ne perdent la vie »

António Guterres a exhorté le monde à « faire tout son possible » pour éviter qu’ils ne perdent la vie - il s’agit là d’un impératif humanitaire et d’une obligation morale et juridique».

Il a par ailleurs plaidé en faveur d’efforts de recherche et de sauvetage, de soins médicaux, de voies de migration plus larges et diversifiées fondées sur les droits, et d’investissements internationaux plus importants dans les pays d’origine « afin que la migration soit un choix, et non une nécessité ».

« Il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’une crise de solidarité », a conclu le Secrétaire général. « Aujourd’hui comme chaque jour, il nous faut protéger notre humanité commune et garantir les droits et la dignité de toutes et tous ».

Réaliser les droits fondamentaux et leurs droits du travail

Pour sa part, le chef de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, a mis en avant la protection des droits des 169 millions de travailleurs migrants dans le monde.

« La communauté internationale doit faire mieux pour garantir... [qu’ils] puissent réaliser leurs droits fondamentaux et leurs droits du travail », a-t-il précisé dans son message à l’occasion de cette journée.

En les privant de la capacité d’exercer leurs droits fondamentaux, on rend les travailleurs migrants « invisibles, vulnérables et sous-évalués au regard de leurs contributions à la société », a souligné le plus haut dirigeant de l’OIT.

Vulnérabilités face aux discriminations

La vulnérabilité des travailleurs migrants à toute sortes de discrimination est exacerbée lorsque d’autres facteurs interviennent tels que la race, l'origine ethnique et le genre, a t-il ajouté.

M. Houngbo a signalé que « les migrants ne sont  pas seulement portés disparus lors d’expéditions à haut risque et désespérées. De nombreux travailleurs migrants domestiques, agricoles et autres, sont isolés et hors de portée de ceux qui pourraient les protéger,  les migrants sans-papiers étant particulièrement exposés au risque d’abus ».

Migration équitable de la main-d’œuvre

L'Organisation internationale du travail soutient les gouvernements, les employeurs et les travailleurs pour faire de la migration équitable une réalité.

Comme tous les travailleurs, les migrants sont sous la protection des droits humains et des normes internationales du travail, notamment quant au respect de la liberté d'association et de négociation collective, de la non-discrimination et d’un environnement de travail sûr et sain.

Ils devraient également avoir droit à la protection sociale, au développement et à la reconnaissance.

Pour faire de ces droits une réalité, M. Houngbo a souligné l’importance cruciale d’un recrutement équitable, y compris l’élimination des frais de recrutement facturés aux travailleurs migrants, ce qui peut aider à éradiquer la traite des êtres humains et le travail forcé.

« L’accès au travail décent est une stratégie clé pour réaliser le potentiel de développement des migrants et leur contribution à la société », a-t-il déclaré.

« Nous devons reconnaître que les injustices subies par les travailleurs migrants sont des injustices pour nous tous. Nous devons faire mieux ».

« La pierre angulaire du développement »

Dans son message, le chef de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), António Vitorino, a décrit les migrants comme « une pierre angulaire du développement et du progrès ».

« Nous ne pouvons pas laisser la politisation de la migration, l’hostilité et les discours de division nous détourner des valeurs qui comptent le plus », a-t-il exhorté.

Peu importe ce qui oblige les gens à se déplacer, « leurs droits doivent être respectés », a souligné le chef de l’OIM.