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Tigré : le chef des droits de l'homme de l’ONU alarmé par l’impact des hostilités sur les civils

Distribution de rations alimentaires d'urgence à des communautés affectées par le conflit en Ethiopie (photo d'archives).
© WFP/Claire Nevill
Distribution de rations alimentaires d'urgence à des communautés affectées par le conflit en Ethiopie (photo d'archives).

Tigré : le chef des droits de l'homme de l’ONU alarmé par l’impact des hostilités sur les civils

Droits de l'homme

Le chef des droits de l’homme des Nations Unies a mis en garde, mardi à Genève, contre l’impact dévastateur de la poursuite des hostilités sur les civils dans la région éthiopienne du Tigré, relevant que « les attaques visant délibérément des civils ou des biens civils constituent des crimes de guerre ».

Les dernières frappes aériennes sur la région du Tigré risquent d’exacerber sérieusement l’impact des hostilités sur les civils, a averti le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Depuis le 31 août dernier, ses services indiquent avoir reçu de « nombreuses informations faisant état de victimes civiles et de destruction de biens civils en raison de frappes aériennes et de tirs d’artillerie » dans cette région.

« En vertu du droit international, les attaques sans discernement ou les attaques visant délibérément des civils ou des biens civils constituent des crimes de guerre », a ajouté M. Türk.

Au milieu d’une situation humanitaire « sinistre », « c’est totalement inacceptable », a fustigé le nouveau chef des droits de l’homme.

Une situation « incontrôlable », selon le chef de l’ONU

« Les perturbations des communications rendent particulièrement difficile la vérification des rapports, mais il est clair que le bilan pour les civils est tout à fait stupéfiant », a fait valoir M. Türk.

Parmi les personnes tuées lors des récents incidents figure un membre du personnel de l’ONG International Rescue Committee, qui faisait partie d’une équipe fournissant une aide humanitaire à des femmes et des enfants.

Lundi déjà, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres s’est alarmé de la situation en Ethiopie, qui devient « incontrôlable ».

Selon M. Guterres, qui s’exprimait lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York, il n’y a pas de solution militaire pour mettre fin à près de deux ans de conflit brutal qui a fait des dizaines de milliers de morts.

C’était la deuxième fois en deux jours que le chef de l’ONU s’exprimait sur la situation en Ethiopie alors que des informations font état de bombardements intensifs contre Shire et d’autres villes du Tigré et de l’épuisement des vivres dans la capitale régionale Mekele, sur fond d’inquiétudes croissantes concernant une éventuelle famine.

Mobilisation massive de soldats et de combattants

Plus largement, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a souligné la nécessité de soutenir tous les efforts visant à faire en sorte que les responsables des violations flagrantes et des abus du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire commis pendant le conflit rendent des comptes.

Par ailleurs, le nouveau chef des droits de l’homme s’est dit « profondément troublé par le risque important d’escalade compte tenu de la mobilisation massive et continue de soldats et de combattants par les différentes parties au conflit ». Il a donc lancé un appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles cessent immédiatement toutes les hostilités et œuvrent à une solution pacifique et durable.

« Les parties au conflit doivent respecter le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire, notamment en prenant toutes les mesures possibles pour protéger les civils et les biens civils, et en permettant à l’aide humanitaire d’atteindre tous ceux qui en ont besoin », a conclu Volker Türk.