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Vaccins anti-Covid : « C’est maintenant qu’il faut faire don des surplus de doses », selon la cheffe de l’UNICEF

Un homme tape dans un ballon de football dans la rue pendant le confinement dans le canton d'Alexandra, Johannesburg, le 3 avril 2020.
Photo FMI/James Oatway
Un homme tape dans un ballon de football dans la rue pendant le confinement dans le canton d'Alexandra, Johannesburg, le 3 avril 2020.

Vaccins anti-Covid : « C’est maintenant qu’il faut faire don des surplus de doses », selon la cheffe de l’UNICEF

Santé

Alors qu’un sommet du G7 est prévu en juin, la cheffe de l’UNICEF, Henrietta Fore, a lancé lundi un cri d’alarme sur le retard pris par le mécanisme international COVAX dans la livraison des doses de vaccin contre le nouveau coronavirus.

Dans les jours à venir, ce système mondial d’équité vaccinale contre la Covid-19 livrera sa 65 millionième dose, alors qu’il aurait dû en livrer 170 millions.

« Quand les dirigeants de pays du G7 se réuniront au Royaume-Uni le mois prochain, et qu’une deuxième vague mortelle de Covid-19 continuera probablement de se propager en Inde et dans bon nombre de pays voisins de l’Asie du Sud, ce retard sera de près de 190 millions de doses », a ajouté la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance dans une déclaration à la presse.

Elle a rappelé que de multiples avertissements ont été lancés sur ce qui risquait d’arriver si l’on baissait la garde et ne donnait pas aux pays à revenu faible ou intermédiaire un accès équitable aux vaccins, aux tests de diagnostic et aux traitements.

« Nous craignons que cette flambée mortelle de cas en Inde annonce ce qui se passera si ces avertissements restent sans réponse. La situation en Inde est tragique mais n’a malheureusement rien d’unique. Dans des pays voisins - comme au Népal, à Sri Lanka et aux Maldives – ou bien plus lointains, comme l’Argentine et le Brésil, le nombre de cas explose aussi et les systèmes de santé peinent à faire face à la situation. Cela aura des conséquences incalculables sur les enfants et les familles », a prévenu Mme Fore.

Risque de voir apparaître des variants plus mortels

Selon elle, plus le virus continuera à se propager de façon incontrôlée, plus le risque de voir apparaître des variants plus mortels ou plus contagieux sera élevé.

« Le moyen le plus évident de sortir de cette pandémie est de distribuer à l’échelle mondiale et de façon équitable des vaccins, des tests de diagnostic et des traitements. COVAX, qui est dirigé par l’OMS, Gavi et le CEPI et a comme partenaire d’exécution l’UNICEF, incarne cette voie de sortie. Mais COVAX n’est pas suffisamment approvisionné », a noté la cheffe de l’UNICEF.

La situation en Inde a réduit la quantité de vaccins pour COVAX

La situation en Inde, pays qui est un centre international de production de vaccins, a entre autres pour conséquence à l’échelle mondiale de réduire considérablement la quantité de vaccins dont dispose COVAX. Du fait de la forte hausse de la demande nationale, COVAX ne peut bénéficier des 140 millions de doses qui devaient initialement être distribuées jusqu’à la fin mai à des pays à revenu faible ou intermédiaire. Cinquante millions de doses supplémentaires vont probablement également manquer en juin.

« Quand on ajoute à cela le nationalisme vaccinal, les capacités de production limitées et le manque de financement, on comprend pourquoi le déploiement des vaccins contre la Covid a pris tellement de retard », a noté Mme Fore.

Selon elle, les pays du G7 et le groupe « Équipe Europe » d’États membres de l’Union européenne pourraient faire don d’environ 153 millions de doses de vaccin en ne cédant que 20% des quantités dont ils disposeront en juin, juillet et août. Et cela ne les empêcherait pas de s’acquitter de l’engagement qu’ils ont pris de vacciner leur propre population.

« Si certains membres du G7 disposent de plus grandes quantités de doses que d’autres, ou sont parvenus à un stade plus avancé de leur vaccination nationale, s’engager collectivement et immédiatement à mettre en commun les surplus de doses et à répartir les responsabilités permettrait d’aider des pays vulnérables à ne pas devenir un prochain foyer de la pandémie mondiale », a conclu la cheffe de l’UNICEF. « Le partage immédiat du surplus de doses disponible est une mesure palliative d’urgence minimale et essentielle, et elle est nécessaire tout de suite ».

L’Iran reçoit un deuxième lot de vaccins grâce à COVAX

Exemple du rôle crucial joué par COVAX, l’Iran a reçu dimanche son deuxième lot de vaccin d’AstraZeneca qu’il s’est procuré par le biais du mécanisme mondial.

Ce lot qui contient plus de 1.452.000 doses a été réceptionné par des représentants du ministère iranien de la Santé et de l’Éducation médicale, en présence d’équipes techniques de l’UNICEF et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Iran avait déjà reçu le 5 avril dernier un premier lot de vaccins de 700.800 doses d’AstraZeneca. Selon l’OMS, un total de 1.767.570 doses de vaccin ont été administrées dans ce pays, à la date du 10 mai 2021. L’Iran comptabilise plus 2.739.875 cas confirmés de Covid-19 dont 76.633 décès.