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Myanmar : plusieurs centaines de personnes déplacées en raison d’affrontements (ONU)

Veillée à Yangon en hommage aux manifestants tués au Myanmar.
Unsplash/Zinko Hein
Veillée à Yangon en hommage aux manifestants tués au Myanmar.

Myanmar : plusieurs centaines de personnes déplacées en raison d’affrontements (ONU)

Paix et sécurité

Des affrontements, impliquant des frappes aériennes, entre les forces de sécurité du Myanmar et des groupes armés auraient coûté la vie à au moins 17 civils dans plusieurs régions du pays, a indiqué le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Dans sa dernière mise à jour publiée mardi, OCHA a également reçu des informations non confirmées faisant état de plusieurs milliers de personnes fuyant les hostilités ces derniers jours dans les régions de Kayin et Bago, dans le centre du Myanmar, près de Yangon. Une clinique aurait également été endommagée par des coups de feu dans une commune de l'État de Mon, également dans le centre du pays.

OCHA estime que 7.100 personnes sont déplacées dans ces deux régions en raison d'attaques aveugles des forces armées du Myanmar (MAF) et des affrontements entre ces dernières et l'Union nationale karen (KNU), ainsi que l'insécurité qui y règne depuis décembre 2020.

« Le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés) travaille avec des partenaires sur le terrain pour explorer les possibilités de fournir une aide humanitaire et un soutien essentiels aux personnes déplacées. Dans l'État de Kayin, 3.848 autres personnes ont traversé la frontière avec la Thaïlande depuis le 27 mars par crainte de nouvelles hostilités dans la région », a déclaré OCHA.

La majorité de ces personnes serait rentrée au Myanmar, les autorités thaïlandaises déclarant que 1.167 personnes sont restées dans leur pays en date du 1er avril.

Des établissements de santé et scolaires pris pour cibles

Pendant ce temps, la crise politique continue de frapper durement le Myanmar. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a reçu des informations crédibles faisant état d'au moins 568 femmes, enfants et hommes tués depuis le coup d'État militaire du 1er février. Il est à craindre que le nombre de morts dans ce pays d'Asie du Sud-Est soit beaucoup plus élevé.

Les Nations Unies ont également fait part de leur préoccupation quant à l’impact sur les systèmes de santé et d’éducation du Myanmar, ainsi que sur les effets à long terme de la violence sur les enfants.

Plus l’état actuel de violence généralisée se prolongera, plus elle contribuera à un état continu de détresse et de stress toxique pour les enfants, ce qui peut avoir un impact à vie sur leur santé mentale et physique, ont averti de hauts responsables de l'ONU la semaine dernière.

Depuis le 1er février, au moins 28 attaques ont visé des hôpitaux et du personnel de santé et sept attaques ont touché des écoles et du personnel scolaire, a déclaré mardi le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors d'un point de presse.

« Les attaques contre les volontaires de la santé et contre les ambulances empêchent une aide vitale d'atteindre les civils blessés par les forces de sécurité », a-t-il ajouté.

Les agences des Nations Unies ont également signalé de fortes augmentations des prix des denrées alimentaires et des carburants dans de nombreuses régions du Myanmar, en raison de perturbations de la chaîne d'approvisionnement et des marchés. Les travailleurs humanitaires craignent que si les tendances de hausse des prix se poursuivent, elles « saperont gravement » la capacité des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de nourrir suffisamment leurs familles.