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En Afrique australe, la FAO et l’AFD appuient la gestion durable de la faune sauvage et la sécurité alimentaire

Des éléphants dans le parc national d'Etoscha, en Namibie
ONU Environnement - GRID Arendal / Peter Proko
Des éléphants dans le parc national d'Etoscha, en Namibie

En Afrique australe, la FAO et l’AFD appuient la gestion durable de la faune sauvage et la sécurité alimentaire

Développement durable (ODD)

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence française de développement (AFD) ont lancé, mercredi, un projet visant à améliorer la gestion durable de la faune sauvage et la sécurité alimentaire dans la plus vaste zone terrestre de conservation transfrontière au monde, située en Afrique australe.

D’un montant de 3,5 millions d'euros, ce projet franco-onusien va contribuer à créer des réserves de conservation communautaires entre le Botswana et la Namibie.

Dans la zone de conservation transfrontière Okavango-Zambèze, qui couvre une partie de l'Angola, du Botswana, de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe, de grands animaux migrent en masse chaque année. C'est le cas des éléphants, dont 50% de la population du continent africain est concentrée à cet endroit.

Sur ce territoire vivent également des populations rurales pauvres, dont les moyens d'existence reposent sur l'agriculture, la pêche et la chasse et qui ne peuvent pas toujours subvenir à leurs besoins élémentaires, notamment en raison des précipitations irrégulières et des fréquentes sécheresses.

Le nouveau projet de la FAO et de l’AFD sera mené en partenariat avec les gouvernements du Botswana et de Namibie, dans le cadre du Programme de gestion durable de la faune sauvage. L'objectif est d'éliminer les menaces découlant de la chasse non durable qui se pratique à certains endroits, de la fermeture et de la fragmentation des habitats, qui empêchent les animaux d'accéder aux ressources dont leur survie dépend, ainsi que du braconnage et de l'abattage d'animaux du fait d'antagonismes entre populations humaines et espèces sauvages.

« Le projet doit profiter à la faune et aux écosystèmes de la zone de conservation transfrontière, tout en renforçant la résilience des populations locales dont l'alimentation et les revenus en dépendent, au moins en partie », a expliqué Mette Wilkie, Directrice de la division des forêts à la FAO.

Vue sur des plaines au Botswana
Banque mondiale/Curt Carnemark
Vue sur des plaines au Botswana

Des réserves de conservation communautaires pour lutter contre la pauvreté rurale

Le projet de la FAO et de la France est voué à contribuer à la mise en place d'un réseau de réserves de conservation communautaires et d'organisations locales qui participeront à la gestion de terres collectives afin que les ressources naturelles soient conservées et utilisées de manière durable, au profit des moyens d'existence locaux.

La Namibie est déjà dotée d'un impressionnant réseau de 86 réserves de conservation communautaires, qui occupent 20% du territoire et abritent près de 230.000 personnes à elles toutes.

« Ce projet vise à créer un réseau efficace de réserves de conservation communautaires, dont on sait qu'elles constituent un excellent moyen de lutter contre la pauvreté rurale », a déclaré Gilles Kleitz, Directeur du département transition écologique et gestion des ressources naturelles de l'AFD. « En Namibie, en 2018, les réserves de conservation ont procuré à leurs bénéficiaires divers avantages (revenus, salaires et avantages en nature, tels que la viande) dont le montant s'élevait à plus de 10 millions de dollars. Leur contribution économique globale, qui dépassait les 62 millions de dollars, comprenait notamment la création de plus de 5.300 emplois dans des activités ou des entreprises en rapport avec les réserves de conservation ».

Le projet de la FAO et de l’AFD sera mis en œuvre, avec l'appui de partenaires techniques comme Wild Entrust Africa au Botswana et le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Namibie, dans l'aire de dispersion de la faune sauvage Khaudum-Ngamiland (Botswana) ainsi que dans les réserves de conservation communautaires de la région du Zambèze et autour de parc national de Khaudum (Namibie).

Les résultats de ce projet contribueront à l'élaboration de politiques visant à favoriser la création de réserves de conservation communautaires, la chasse durable et la conservation de la faune sauvage et à la mise en place des cadres institutionnels et juridiques nécessaires à l'application de ces politiques.

Une approche similaire est déjà prônée en Zambie et au Zimbabwe dans le cadre du Programme de gestion durable de la faune sauvage, lequel permet de veiller à ce que soit adoptée, sur tous les sites, une démarche participative et fondée sur les droits collectifs.

L'Agence française de développement (AFD)

L'Agence française de développement est un organisme public qui met en œuvre la politique de la France dans les domaines du développement et de la solidarité internationale. Ses équipes gèrent plus de 4 000 projets dans les départements, régions et collectivités français d'outre-mer et dans 115 autres pays en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

Le Programme de gestion durable de la faune sauvage

Le Programme de gestion durable de la faune sauvage est une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, financée conjointement par l'Union européenne (UE) et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM). Sont élaborées dans ce cadre des approches novatrices, collaboratives et transposables à plus grande échelle dont l'objectif est de conserver la faune sauvage et de protéger les écosystèmes, tout en améliorant les moyens d'existence des peuples autochtones et des populations rurales qui sont tributaires de ces ressources. Le Programme est mis en œuvre par la FAO, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et la Société pour la conservation de la faune sauvage.