L'actualité mondiale Un regard humain

L’OMS exhorte à favoriser les aliments sains dans les établissements publics pour éviter 8 millions de décès annuels

L'Organisation mondiale de la santé exhorte les gouvernements à promouvoir une alimentation saine dans les établissements publics.
IFAD
L'Organisation mondiale de la santé exhorte les gouvernements à promouvoir une alimentation saine dans les établissements publics.

L’OMS exhorte à favoriser les aliments sains dans les établissements publics pour éviter 8 millions de décès annuels

Santé

Les établissements publics (écoles, garderies, maisons de retraite, hôpitaux, établissements pénitentiaires) ont un rôle clé à jouer en veillant à proposer des aliments sains et contribuant ainsi à éviter les huit millions de décès annuels actuellement causés par les régimes alimentaires malsains, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

« Les établissements publics qui accueillent l’ensemble de la population, notamment les personnes les plus vulnérables, doivent favoriser une alimentation saine et non faire le contraire. Il est temps que les gouvernements montrent l’exemple en veillant à ce que les aliments servis ou vendus dans les établissements publics contribuent à une alimentation saine et sauvent des vies », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Selon le chef de l’OMS, « les fonds publics ne doivent pas servir à acheter des denrées qui contribuent à une alimentation malsaine ». 

Un cadre d’action pour une alimentation saine

Dans son nouveau Cadre d’action pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en matière d’achat de denrées alimentaires et de services de restauration pour une alimentation saine (Action framework for developing and implementing public food procurement and service policies for a healthy diet), publié cette semaine, l’OMS établit des critères nutritionnels pour les aliments servis et vendus dans les établissements publics.  

Ce cadre d’action est l’occasion de faire des choix alimentaires sains, les choix par défaut à grande échelle - Dr Tom Frieden, Resolve to Save Lives 

Le cadre vise à accroître la disponibilité d’aliments sains en établissant des critères nutritionnels pour les aliments servis et vendus dans les établissements publics. 

Il cherche également à faire reculer les maladies évitables et les décès dus à la forte consommation de sodium, de sel, de sucres et de graisses, en particulier d’acides gras trans, et à la consommation insuffisante de céréales complètes, de légumineuses, de fruits et de légumes. 

Une alimentation saine tout au long de la vie

L’OMS souligne qu’une alimentation saine est essentielle dès avant la naissance et jusqu’aux derniers jours de la vie pour prévenir toutes les formes de malnutrition ainsi que le diabète, les cancers et les autres maladies non transmissibles (MNT). 

Le nouveau cadre d’action devrait permettre aux gouvernements d’élaborer, de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer les politiques publiques en matière d’achat de denrées alimentaires et de services de restauration conformes aux principes fondamentaux d’une alimentation saine, énoncés dans les recommandations de l’OMS : 

•    limiter la consommation de sodium et garantir que le sel soit iodé ;
•    limiter la consommation de sucres libres ;
•    privilégier la consommation de graisses insaturées par rapport à celle de graisses saturées ;
•    éliminer les acides gras trans d’origine industrielle ;
•    augmenter la consommation de céréales complètes, de légumes, de fruits, de fruits secs et de légumes secs ;
•    assurer la disponibilité d’eau potable gratuite.
 

Vendeurs de fruits et légumes sur le marché de N’Djaména, Tchad.
Photo : FAO/Carl de Souza
Vendeurs de fruits et légumes sur le marché de N’Djaména, Tchad.

Montrer l’exemple en faisant des choix alimentaires sains

Les politiques publiques favorables à la santé relatives à l’achat de denrées alimentaires et de services de restauration fixent des critères nutritionnels pour les aliments servis et vendus dans les établissements publics

Ces politiques augmentent la disponibilité des aliments qui favorisent une alimentation saine et/ou limitent ou interdisent la mise sur le marché des aliments qui contribuent à une alimentation malsaine. Elles peuvent couvrir l’ensemble du processus d’achat, d’approvisionnement, de distribution, de préparation, de restauration et de vente afin de s’assurer que des critères favorables à la santé sont respectés à chaque étape. 

Un certain nombre de pays ont déjà pris des mesures pour promouvoir une alimentation saine dans les établissements publics.

Au Brésil, le Programme national d’alimentation en milieu scolaire exige que 30% du budget servent à acheter des aliments dans des exploitations familiales et que les menus soient préparés avec des aliments frais ou peu transformés en fonction de la durabilité, de la saisonnalité et de la diversification agricole dans chaque région.

Pour améliorer la santé des enfants, la République de Corée a créé des zones alimentaires vertes où les denrées disponibles dans un rayon de 200 mètres autour des établissements scolaires sont réglementées. Dans ces zones, les commerces ne peuvent pas vendre des aliments dont la valeur calorique par portion et la teneur en sucres totaux et en graisses saturées sont supérieures à des seuils fixés. 

« Les gouvernements du monde entier ont la responsabilité de montrer l’exemple en servant et en vendant des aliments qui améliorent la santé de leur population. Ce cadre d’action est l’occasion de faire des choix alimentaires sains, les choix par défaut à grande échelle », a déclaré le Dr Tom Frieden, Président-Directeur général de Resolve to Save Lives, une initiative de Vital Strategies. 

Un Sommet qui devrait nous permettre de mieux manger

En septembre, le Sommet sur les systèmes alimentaires proposera de nouvelles mesures audacieuses afin que le monde produise et consomme des aliments différemment et progresse dans la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD). 

L’OMS est l’agence des Nations Unies qui vise à passer à des modes de consommation durables et à faciliter le choix d’aliments plus nutritifs, dont la production et le transport exigent moins de ressources. 

Les gouvernements partout dans le monde ont déjà pris de multiples engagements pour mettre fin à toutes les formes de malnutrition, combattre l’obésité et les MNT liées à l’alimentation comme l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer. 

Ce cadre d’action aidera à atteindre d’ici à 2030 les cibles liées aux objectifs de développement durable relatifs à l’élimination de la malnutrition (ODD 2), à la promotion de la santé et du bien-être (ODD 3) et à la promotion des achats publics durables (ODD 12).