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75 ans après sa création, l’ONU toujours déterminée à prévenir les conflits

En 2018, le chef de la diplomatie yémenite Khaled al-Yamani (g.) et le chef de la délégation houthie Mohammed Amdusalem se serrent la main, en présence du chef de l'ONU António Guterres et de la cheffe de la diplomatie suédoise Margot Wallström.
Bureaux du gouvernement de Suède/Ninni Andersson
En 2018, le chef de la diplomatie yémenite Khaled al-Yamani (g.) et le chef de la délégation houthie Mohammed Amdusalem se serrent la main, en présence du chef de l'ONU António Guterres et de la cheffe de la diplomatie suédoise Margot Wallström.

75 ans après sa création, l’ONU toujours déterminée à prévenir les conflits

Paix et sécurité

Les pays qui ont signé la Charte des Nations Unies le 24 octobre 1945 souhaitaient préserver les générations futures d'une troisième guerre mondiale et éviter les conflits. 75 ans plus tard, Roselyn Akombe, fonctionnaire à la division politique et médiation du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix des Nations Unies (DPPA), revient sur le travail de l’ONU en faveur de la prévention des conflits.

« La prévention des conflits reste une priorité centrale pour l’ONU. Et pourtant, il est extrêmement difficile, en particulier pour les personnes étrangères à un conflit, de persuader les parties de négocier la paix si elles ne le veulent pas », explique Mme Akombe dans une vidéo publiée par DPPA.

Selon elle, cinq éléments caractérisent le fonctionnement de la prévention.

La prévention commence tout d’abord en ayant « le doigt sur le pouls ». « Être proche du terrain et bien comprendre la situation », souligne-t-elle. C'est la raison pour laquelle les Nations Unies disposent de plus de 35 missions politiques spéciales à travers le monde.

Il faut ensuite suivre la piste politique le plus tôt possible. « Cela nécessite de bien connaître tous les acteurs », estime Mme Akombe. « Pas seulement les fonctionnaires du gouvernement, mais les acteurs dans toutes les parties de la société ».

Les fonctionnaires des affaires politiques au siège de l’ONU à New York, couvrant l'ensemble des 193 États membres, entretiennent des contacts étroits avec ces acteurs et fournissent des analyses permettant d’appuyer un engagement politique précoce dès que ce dernier s’avère nécessaire.

La fonctionnaire de DPPA souligne par ailleurs que l'inclusion de nombreuses voix « telles que celles des femmes et des jeunes » est indispensable au travail de médiation de l’ONU.

La volonté politique de tous les acteurs est nécessaire

Pour Mme Akombe, la médiation fonctionne aussi grâce aux partenariats des Nations Unies avec les organisations régionales (Union africaine, Union européenne, ASEAN …) et les institutions financières internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international…). Tout travail de médiation réussit grâce au lien constant entre le travail politique à court terme et les efforts de consolidation de la paix et de développement à plus long terme.

Enfin, la médiation ne peut fonctionner qu’avec « la volonté politique de tous les acteurs de prévenir les conflits », insiste-t-elle.

« Lorsque ces éléments sont présents, la prévention fonctionne », dit Mme Akombe. Et lorsque les efforts de prévention échouent, « les effets sont très visibles et généralement dévastateurs », prévient-elle.

L’année dernière a vu plusieurs élections contestées, des manifestations populaires et des transitions politiques. « Il y a beaucoup de travail à faire », reconnaît la fonctionnaire aux affaires politiques. « Mais nous, aux Nations Unies, sommes déterminés à continuer de travailler dur pour soutenir les acteurs nationaux, hommes et femmes du monde entier, dans leurs efforts de prévention des conflits ».