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Face aux défis mondiaux, les petits États sont un pilier fondamental du multilatéralisme

Des enfants faisant du vélo dans les Tuvalu, un Etat du Pacifique.
Photo PNUD/Silke Von Brockhausen
Des enfants faisant du vélo dans les Tuvalu, un Etat du Pacifique.

Face aux défis mondiaux, les petits États sont un pilier fondamental du multilatéralisme

Paix et sécurité

Lors d’un forum sur les petits Etats organisé jeudi au siège des Nations Unies à New York, le chef de l’ONU a souligné le leadership de ces États sur des questions mondiales cruciales, telles que le climat, la sécurité et le développement.

« Les petits États sont un pilier fondamental du multilatéralisme et des valeurs de la Charte (des Nations Unies) », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de ce forum. « Les petits États ont obtenu des résultats démesurés sur les forums internationaux, en tant que médiateurs, influenceurs et bâtisseurs de ponts ».

Le Secrétaire général a notamment souligné le rôle de premier plan joué par ces Etats face à la crise climatique. « Les petits États insulaires et les pays sans littoral font face à des défis et à des vulnérabilités spécifiques et occupent une place centrale dans le Programme (de développement durable à l’horizon) 2030 », a-t-il dit.

M. Guterres a insisté sur le fait que les Nations Unies travaillent d'arrache-pied pour aider les petits États, qu'il s'agisse de renforcer la résilience au changement climatique ou de s'attaquer à des niveaux d'endettement insoutenables; ou bien de répondre à leurs préoccupations de sécurité ou de mobiliser des investissements pour le développement durable et inclusif.

« Le large éventail de développements parmi les petits États crée un potentiel de coopération Sud-Sud et triangulaire », a dit le Secrétaire général, rappelant que les Nations Unies se sont engagées à renforcer leur soutien en partageant leurs expériences et leurs pratiques optimales.

Le chef de l’ONU s’est dit particulièrement reconnaissant pour la contribution apportée par les petits États au travail de réforme mené par les Nations Unies et s’est félicité des progrès significatifs réalisés dans ce domaine.

« Nous avons atteint nos premiers jalons et avons lancé avec succès quatre nouveaux départements, le nouveau système de coordonnateur résident et mis en place un nouveau système de gestion décentralisé. Nous travaillons dur pour rendre opérationnels les éléments de réforme restants », a-t-il dit.

Consolidation de l’expertise régionale en matière de paix et de sécurité

S'agissant du pilier paix et sécurité, l’ONU a rationalisé son expertise régionale autour d’une nouvelle structure commune au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) et au Département des opérations de paix (DPO).

« Nous commençons à constater l'impact d'un meilleur partage de l'information et d'initiatives conjointes, par exemple notre stratégie régionale pour la Corne de l'Afrique », a dit M. Guterres. « L’intégration des processus de planification a porté ses fruits avec la transition sans heurt en Haïti, d’une mission de maintien de la paix à une mission politique spéciale, dans un contexte de tensions croissantes », a-t-il ajouté.

La nouvelle structure régionale commune à DPPA et DPO favorise également une approche plus opérationnelle de la prévention, souligne le chef de l’ONU. « Au Burkina Faso, par exemple, nous avons ouvert cinq bureaux dans l’ensemble du pays pour veiller à ce que le système des Nations Unies dans son ensemble réagisse de manière efficace et cohérente », a-t-il dit.

L'intégration du Bureau d'appui à la consolidation de la paix dans le DPPA a également permis une approche plus intégrée, des missions conjointes étant déjà déployées au Darfour, en Haïti et au Mali. La Commission de consolidation de la paix est utilisée plus activement. Pour la République centrafricaine, la Commission conseille ainsi le Conseil de sécurité en prévision du renouvellement du mandat de la MINUSCA.

Système de développement : des équipes-pays plus intégrées, réactives et responsables

Le 1er janvier 2019, les Nations Unies sont entrées dans « une nouvelle ère » de leur système de développement, a rappelé M. Guterres. « Nous avons maintenant un système de coordonnateur résident indépendant revigoré », a-t-il dit.

Le nouveau Bureau de coordination du développement soutient les coordonnateurs résidents et le groupe des Nations Unies pour le développement durable. « Une nouvelle génération d'équipes-pays des Nations Unies fournit un soutien plus intégré, plus réactif et plus responsable en réponse aux priorités et aux besoins des pays », a expliqué le Secrétaire général. L’ONU table également sur les atouts à l’échelle régionale pour les partager entre plusieurs pays et tirer ainsi partie du partage des ressources.

« En conséquence, les équipes-pays des Nations Unies travaillent plus étroitement que jamais », a dit le chef de l’ONU. « Nous voyons des résultats prometteurs dans nos relations avec les gouvernements. Beaucoup ont renforcé leur engagement auprès de nos équipes de pays en organisant des réunions interministérielles et en renforçant la coopération globale », a-t-il dit, se félicitant que les bailleurs de fonds s’engagent également « au-delà des frontières et des entités traditionnelles des agences ».

Pour António Guterres, les petits États ont démontré « leur ténacité, leur leadership et leur soutien » à la réforme du système de développement des Nations Unies « dès le premier jour ». Le chef de l’ONU a encouragé ces Etats à maintenir leur engagement actif continu pour finaliser « avec urgence et ambition » les deux volets restants de la réforme à savoir l’amélioration d’une réponse à l’échelle régionale et des bureaux multi-pays.