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Journée de la paix : l’ONU appelle à renforcer notre monde fragilisé par la pandémie de Covid-19

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, sonne la cloche de la paix au siège des Nations Unies à New York.
UN Photo/Mark Garten
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, sonne la cloche de la paix au siège des Nations Unies à New York.

Journée de la paix : l’ONU appelle à renforcer notre monde fragilisé par la pandémie de Covid-19

Paix et sécurité

A l’occasion de la cérémonie annuelle pour marquer la Journée internationale de la paix, tenue dans le jardin japonais du siège des Nations Unies jeudi, sur fonds de la pandémie de Covid-19, le Secrétaire général de l’ONU a appelé le monde à s’inspirer du kitsungi, l’art japonais de réparer les porcelaines abimées afin de les sublimer.

« Au-delà des zones de guerre, la pandémie met en évidence et exploite des inégalités de toutes sortes, dressant les communautés et les pays les unes contre les autres », a déclaré António Guterres, s'exprimant devant la Cloche de la Paix japonaise.

M. Guterres a expliqué comment le coronavirus a mis la paix en danger, l'incitant à lancer un appel à un cessez-le-feu mondial dès le mois de mars, peu après la déclaration de la pandémie. 

Avant de sonner la cloche, le Secrétaire général a appelé à une minute de silence pour les victimes de guerre et de conflit dans le monde.   

Un « moment annuel de calme » 

Pour le chef des Nations Unies, la cérémonie de la Cloche de la Paix est « un moment annuel de calme » avant le segment de haut niveau de l'Assemblée générale de l’Organisation, qui démarrera la semaine prochaine dans des circonstances sans précédent, largement virtuelles, sans les couloirs habituels grouillant de monde et les salles de conférence bondées. 

Au cours du débat général, M. Guterres compte réitérer son appel à un cessez-le-feu mondial, en déclarant : « Nous devons faire taire les armes et nous concentrer sur notre ennemi commun : le virus ».

La pandémie se déroule en cette année où l'ONU marque ses 75 ans et la cérémonie a également été l'occasion de réfléchir à l'objectif fondateur de l'Organisation, qui est de prévenir la guerre et de promouvoir la paix.  

Nous devons faire taire les armes et nous concentrer sur notre ennemi commun : le virus

Le Secrétaire général a décrit la Cloche de la Paix, offerte à l'ONU par le Japon en 1954 et coulée à partir de pièces de monnaie et de médailles données par des personnes du monde entier, comme un symbole d'unité.  

Emerger « mieux que neuf » 

M. Guterres a fait remarquer que la culture japonaise apprécie profondément les imperfections et les défauts naturels, comme en témoigne l’art du kintsugi, qui consiste à prendre des morceaux de céramique ou porcelaine cassés et à les fusionner ensemble à l'aide d'une laque dorée. 

Le résultat est une pièce qui n'est pas « bonne comme neuve », mais « mieux que neuf ». 

« Alors que nous célébrons la Journée internationale de la paix, appliquons ce principe à notre monde fracturé », a-t-il déclaré. « Traitons les fragilités et les inégalités qui vont à l'encontre de la paix, afin que nous sortions de la crise plus forts qu'auparavant.  Faisons pression pour la paix partout où les conflits font rage et où il existe des possibilités diplomatiques de faire taire les armes.  Donnons la priorité à la paix et construisons un avenir plus sûr pour tous », a dit le chef de l’ONU.   

Les plus vulnérables souffrent 

La cérémonie de la Cloche de la Paix a été retransmise en direct à travers le monde entier, avec le chef des Nations Unies et le nouveau Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Volkan Bozkir, se tenant côte à côte tout en respectant les mesures de distanciation physique dues à la COVID-19. 

 M. Bozkir a déclaré que la pandémie menaçait la santé, la sécurité et le mode de vie des populations partout dans le monde.  

« Aujourd'hui, nous sommes séparés et masqués. La pandémie a apporté des niveaux inattendus de misère et de difficultés à beaucoup de gens. Mais ce sont les plus vulnérables qui souffrent le plus, et qui continuent de souffrir, tant dans les conflits qu'aux mains de cette maladie », a-t-il déclaré. 

Commémoration de la jeunesse 

En temps normal, les Messagers de la paix des Nations Unies, tel que le célèbre violoncelliste américain Yo-Yo Ma, se rendraient à New York pour participer à la cérémonie de la Cloche de la Paix. 

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M. Ma était présent pour la commémoration virtuelle de cette année avec Jane Goodall, la primatologue britannique connue pour ses recherches pionnières sur les chimpanzés.

Avant la cérémonie officielle, les deux Messagers de la paix de l’ONU ont participé à une célébration de la Journée internationale par des étudiants, également organisée en ligne. Leurs collègues, la violoniste Midori, le chef d'orchestre Daniel Barenboim et Paulo Coelho, auteur de « L’alchimiste », ont contribué par le biais de messages vidéo. 
Mme Goodall a insisté sur le fait que le monde va surmonter la pandémie. 

« Mais quand nous l'aurons surmontée, nous devrons nous réunir en tant que famille humaine », a-t-elle conseillé. « Nous devons mettre de côté les différences entre les nations, les religions, les cultures, pour faire face à une menace bien plus grande, qui est la crise climatique ». 

M. Ma a pour sa part parlé de la nécessité d'établir la confiance entre les différentes générations comme moyen de parvenir à la paix. 

« L'échange intergénérationnel est incroyablement important », a-t-il déclaré au jeune public.  « C'est votre monde, et nous devons vous transmettre le meilleur monde possible, et avoir confiance que vous serez les grands intendants au cours du prochain demi-siècle ».