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Hommage au personnel de l’ONU : « Un mort est un mort de trop »

Le Secrétaire général António Guterres (écran inférieur gauche) au service commémoratif annuel en l'honneur du personnel des Nations Unies qui a perdu la vie dans l'exercice de ses fonctions du 16 mars au 31 décembre 2019.
UN Photo/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général António Guterres (écran inférieur gauche) au service commémoratif annuel en l'honneur du personnel des Nations Unies qui a perdu la vie dans l'exercice de ses fonctions du 16 mars au 31 décembre 2019.

Hommage au personnel de l’ONU : « Un mort est un mort de trop »

Paix et sécurité

Chaque année, le Secrétaire général de l’ONU a la charge solennelle d'honorer la mémoire des membres du personnel qui ont perdu la vie au service des Nations Unies. 

« Cette année, la pandémie nous empêche de nous réunir physiquement », a déclaré António Guterres. « Sachez toutefois que les disparus restent toutes et tous présents dans mon cœur. Ils sont présents, j'en suis certain, dans tous nos cœurs », a-t-il ajouté.

« Hélas, la nature de nos responsabilités place souvent les membres de notre personnel dans des situations périlleuses, des théâtres de crise, de conflit et d'instabilité  », a-t-il fait valoir.

S'ils sont malgré tout aussi nombreux à choisir des lieux d'affectation périlleux, c'est qu'ils sont animés d'un attachement infléchissable à venir en aide aux personnes les plus vulnérables, qui comptent sur nous pour leur apporter la paix, un logement, de la nourriture, des vaccins, et bien plus encore.

« Nous rendons hommage aujourd'hui à 77 membres du personnel de l'Organisation tombés dans l'exercice de leurs fonctions entre le 16 mars et le 31 décembre 2019. Trente-huit d'entre eux étaient des militaires, ce qui montre bien la difficulté et le danger croissants auxquels nos casques bleus sont exposés », a expliqué le Secrétaire général. 

Ainsi, les opérations de maintien de la paix en Afrique ont subi le plus de pertes humaines. La MINUSCA, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine a enregistré le plus de décès pendant l’année 2019 avec 16 morts, suivie par la MINUSMA, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali avec 14 morts et la MONUSCO Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo avec 7 morts.

« Ces femmes, ces hommes venaient de 41 pays », a indiqué M. Guterres. « Nous portons leur deuil et honorons leur mémoire ».

Le Secrétaire général a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches.

Des Casques servant au sein de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) en patrouille à Bangui, la capitale
Photo ONU/Catianne Tijerina
Des Casques servant au sein de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) en patrouille à Bangui, la capitale

Un mort est un mort de trop

« La pandémie du COVID-19 s'est abattue sur le monde l'année même du soixante-quinzième anniversaire de l'ONU », a souligné le Secrétaire général. « Notre Organisation, née des cendres de la Seconde Guerre mondiale, n'a cessé depuis lors de promouvoir la paix et le progrès de l'humanité.

Tout autour du globe, en particulier dans les situations de grande fragilité, le drapeau bleu de l'ONU est un symbole d'espoir. Tel est aussi l’héritage de celles et ceux que nous pleurons.
Ils ont fait l'ultime sacrifice pour que d'autres puissent voir se lever un jour meilleur.

Je n'ignore pas la responsabilité qui est la mienne, envers elles et eux, envers vous, leurs familles et leurs proches, et envers tout le personnel de l'ONU en poste dans des environnements instables et dangereux. Une mort, c'est une mort de trop », a-t-il insisté.

« Je m'engage donc envers vous à continuer de faire en sorte que l'Organisation continue de faire évoluer et d'améliorer ses pratiques en matière de sécurité et de prise en charge du personnel. Lorsque l'un ou l'une de nos collègues paye le prix ultime, il nous incombe de lui rendre hommage et d'épauler sa famille.

Sans nos collègues sur le terrain, nous ne pourrions nous acquitter de la tâche que nous ont confiée les États Membres - préserver les générations futures du fléau de la guerre et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

En cette occasion solennelle, honorons la mémoire de nos collègues disparus en renouvelant notre engagement envers cette noble cause : promouvoir la paix et la prospérité et ouvrir de nouveaux horizons à tous et à toutes, dans le monde entier, aujourd'hui et demain », a conclu le Secrétaire général.