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A l'ONU, Haïti sollicite un appui substantiel, durable et efficace pour se relever

Bocchit Edmond, Ministre des affaires étrangères d'Haïti, prend la parole lors du débat général de la 74e session de l'Assemblée générale.
UN Photo/Cia Pak
Bocchit Edmond, Ministre des affaires étrangères d'Haïti, prend la parole lors du débat général de la 74e session de l'Assemblée générale.

A l'ONU, Haïti sollicite un appui substantiel, durable et efficace pour se relever

Paix et sécurité

A la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Ministre des affaires étrangères d’Haïti, Bocchit Edmond, a pris acte du mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), qui doit prendre la relève de l’actuelle Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haiti (MINUJUSTH) lorsqu’elle fermera ses portes le 15 octobre prochain, soulignant qu’il souhaitait vivement que la nouvelle mission ait à sa disposition « toutes les ressources nécessaires à la pleine réalisation de ses principales tâches ». 

Compte tenu des « difficultés énormes et multidimensionnelles » auxquelles est confrontée la République d’Haïti, le Ministre des affaires étrangères a estimé qu’il était « primordial » que le BINUH, dont le mandat consiste essentiellement à conseiller le gouvernement sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance, « accorde une attention soutenue aux politiques publiques à caractère économique, social et environnemental ».

Il a souligné la nécessité de développer une meilleure coordination de la présence onusienne dans son pays et que toutes ses actions s’inscrivent dans le cadre des priorités établies par le gouvernement.

M. Edmond a par ailleurs évoqué la crise politique que connait depuis plusieurs mois son pays, « venue se greffer à la situation de précarité socioéconomique vieille de plusieurs décennies ». 

« Le Président de la République a tendu la main à toutes les forces vives de la nation, en vue de sauvegarder les acquis démocratiques, de permettre au pays de revenir à la paix, la stabilité, la sérénité, et de faciliter la plus large participation citoyenne possible à la gestion de la chose publique », a dit le ministre.

A cet effet le Président a d’ailleurs convoqué « un dialogue inter-haïtien, constructif et inclusif devant aboutir à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale », a ajouté M. Edmond, avant d’affirmer que même si le Président s’engageait à « faire tout ce qui est en son pouvoir » pour mobiliser tous les acteurs afin d’« engager irréversiblement le pays sur la voie de la stabilité et du progrès» son pays ne pourrait pas se relever « sans un appui substantiel, soutenu, durable, cohérent, bien coordonné et efficace de la communauté internationale ».

« Une attention particulière devrait être accordée aux petits États insulaires en développement qui ne disposent pas de moyens suffisants pour lutter contre les catastrophes naturelles et préserver l’environnement », a déclaré le ministre haïtien évoquant les récentes catastrophes survenues aux Bahamas et dans son pays.

Il a également précisé que dans son pays « les besoins en termes d’urgence, de redressement et de développement à long terme demeurent immenses et exigent des investissements massifs dans différents domaines ».

Pour autant, en Haïti, « la poursuite des objectifs de développement durable reste et demeure un défi majeur ».

« Des efforts gigantesques et soutenus doivent être déployés dans les domaines prioritaires, tels les infrastructures essentielles, |’éducation de qualité, la couverture sanitaire, la mobilisation de I ’investissement direct étranger, la reforestation, la protection de l’environnement, la relance de la production agricole, l’appui aux initiatives productives, ainsi que l’accès à |’énergie moderne et au crédit », a expliqué M. Edmond, se félicitant de la récente décision de son pays de se tourner aussi vers le secteur privé afin de diversifier le financement dont il a besoin en matière de développement.

M. Edmond a affirmé que son pays ne ménagerait aucun effort pour s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté et de la faim. 

Il a également signalé l’importance que son pays accorde à l’éducation de qualité et accessible à tous, qui permettrait de « garantir concrètement le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, ainsi que le progrès économique et social de tous les peuples ».

Concernant la lutte contre le choléra dans son pays, le Ministre des affaires étrangères a salué les progrès encourageants récemment accomplis « grâce aux efforts de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général et de tous les secteurs concernés en Haïti ». 

Il a invité l’ONU à redoubler ses efforts, en vue de mobiliser des financements suffisants et prévisibles pour la mise en œuvre adéquate de la Stratégie de lutte contre le choléra en Haïti.