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Syrie : la Russie et la Turquie accordent plus de temps à l’accord sur Idlib, selon Jan Egeland

Jan Egeland, Conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.
Photo Violaine Martin
Jan Egeland, Conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.

Syrie : la Russie et la Turquie accordent plus de temps à l’accord sur Idlib, selon Jan Egeland

Aide humanitaire

La Russie et la Turquie ont fait savoir aux Nations unies qu’elles accordaient plus de temps à la mise en œuvre de l’accord de désescalade dans la province syrienne d’Idlib, a déclaré jeudi le Coordonnateur de l’ONU pour les questions humanitaires en Syrie, Jan Egeland. 

« Les Russes et les Turcs ont indiqué qu’un délai supplémentaire serait accordé à la mise en œuvre de l’accord », a indiqué le Coordonnateur humanitaire  à l’issue d’une réunion ce jeudi à Genève du Groupe de travail sur l’accès humanitaire.

Le Conseiller principal de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie a d’ailleurs salué un accord qui va « empêcher un massacre à Idlib ». « C’est un immense soulagement pour nous », fait-il remarquer, comme pour insister sur les risques « d’une logique militaire trop souvent suivie dans cette seule guerre ».

« Il y aurait des nouvelles horribles pour les civils, mais aussi pour les organismes humanitaires qui comptent près de 12.000 collègues à Idlib », a-t-il ajouté.

Pour tout le Groupe de travail humanitaire, c’est surtout un « soulagement » pour les quelque trois millions de civils car s’il y avait des combats, la situation sera « entièrement catastrophique ».

De façon générale, le Conseiller de Staffan de Mistura a rappelé que cela fait « maintenant cinq semaines sans aucun raid aérien ». « Je ne me souviens pas d’une telle période au cours des trois dernières années à Idlib. C’est un calme dans cette zone très sensible, complexe et difficile, peuplée de trois millions de civils. C’est un calme bienvenue », a fait remarquer Jan Egeland.

Préparatifs pour un convoi conjoint

Dans une autre région syrienne, plus de 45.000 civils de Rubkan qui n’ont plus reçu d’assistance depuis janvier seront atteints par un convoi de nourriture, de médicaments et de matériel. « Le gouvernement syrien a donné son autorisation », a dit M. Egeland.

Des préparatifs sont en cours pour un convoi conjoint ONU/Croissant-Rouge syrien (SARC) la semaine prochaine afin de fournir cette assistance humanitaire à ces dizaines de femmes, enfants et hommes bloqués dans le camp de Rukban, dans le sud-est de la Syrie, près de la frontière iraquo-jordanienne.

« Ils vont avoir un convoi. On nous a assuré que nous avions tous les feux verts du gouvernement à Damas d’envoyer un convoi de vivres, de kits sanitaires et du matériel d’assainissement », a-t-il ajouté, non sans rappeler la nécessité du besoin d’aide pour la population de Rukban.

Depuis le début de cette année, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont réussi à fournir de l’aide à plus de 635.000 Syriens vivant dans des zones assiégées ou difficiles d’accès.

Par ailleurs, Jan Egeland a annoncé qu’il allait quitter ses fonctions fin novembre. Une annonce qui intervient au lendemain de l’annonce du départ, également fin novembre, de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Mais M. Egeland a expliqué qu’il s’agissait d’une « coïncidence ». « J’ai décidé de partir fin novembre lorsque mon contrat a été renouvelé en septembre », a déclaré le Norvégien.

« J’ai fait ce travail pendant près de trois ans. Ça a été un travail très épuisant », a-t-il dit à l’issue d’une réunion du groupe de travail humanitaire. En trois ans, « nous n’avons eu quasiment aucune soirée ou aucun week-end où nous n’avons pas parlé d’Alep » ou d’autres régions syriennes, dit-il.  Alors même que « le travail n’a même pas été à moitié fait », a encore ajouté M. Egeland.