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L'ONU salue la décision de Samsung d'indemniser les travailleurs malades de l'électronique

Un marché d'équipements électroniques à Bangkok, en Thaïlande.
Photo ONU/Kibae Park
Un marché d'équipements électroniques à Bangkok, en Thaïlande.

L'ONU salue la décision de Samsung d'indemniser les travailleurs malades de l'électronique

Droits de l'homme

L’expert des droits des Nations Unies sur les produits toxiques  a salué la décision du géant de l’électronique Samsung d’accepter sans réserve une proposition d’arbitrage concernant les travailleurs sud-coréens de l’entreprise souffrant de maladies graves et de prendre des mesures pour prévenir toute récidive.

« Je suis ravi que Samsung Electronics accepte les résultats de l'arbitrage en cours concernant les pertes de vies et les conséquences sur la santé des travailleurs qui fabriquent leurs produits » , a déclaré Baskut Tuncak, Rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l’homme de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux.

« Il s’agit d’un pas dans la bonne direction d’une entreprise mondiale, reconnaissant qu’il lui incombe de fournir aux victimes un recours efficace et ce qui j’espère garantira des normes plus élevées en matière de protection des travailleurs pour prévenir toute récidive, bien que j'aurais souhaité voir cette décision prise il y a des années », a ajouté l'expert.

« J'encourage Samsung et d'autres entreprises du secteur de l'électronique à renforcer davantage la protection des travailleurs dans toutes leurs opérations mondiales »,  a déclaré M. Tuncak.

L'accord signé le 24 juillet 2018 entre Samsung Electronics. et le groupe de la société civile représentant les travailleurs marque une étape importante dans un conflit qui dure depuis 10 ans et qui porte sur des allégations de conditions de travail malsaines chez le géant de l'électronique.

250 travailleurs affectés par l'exposition à des substances toxiques

Plus de 250 travailleurs ont affirmé que leur santé avait été affectée par l'exposition à des substances toxiques dans la fabrication de puces à semi-conducteurs et de panneaux à cristaux liquides. Certains ont contracté des cancers, des femmes ont eu des fausses couches et d'autres problèmes de santé.

Les victimes présumées étaient principalement des femmes en âge de procréer et leurs enfants. Le Rapporteur spécial a abordé ces questions lors de sa visite en 2015 en Corée du Sud.

«Les droits des travailleurs sont des droits humains. Personne ne devrait être privé de ses droits fondamentaux, notamment du droit à la vie et à la santé, en raison du travail qu’ils accomplissent », a souligné M. Tuncak.

« Les entreprises ont des responsabilités tout au long du cycle de vie de leurs produits, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fabrication, l’utilisation et l’élimination finale, ainsi que la chaîne logistique. Ils ont la responsabilité de veiller à ce qu’eux et leurs fournisseurs, dans leur pays et à l’étranger, adoptent de bonnes pratiques pour prévenir l’exposition aux substances toxiques lors du cycle de vie de leurs produits, de leurs opérations et de leurs services ».

Le Rapporteur spécial espère que d'autres mesures positives seront prises à l'avenir, notamment la protection des droits des victimes dans tous les secteurs manufacturiers des produits électriques et électroniques de Samsung, en plus de ceux couverts par le présent accord.

En septembre, M. Tuncak présentera un rapport au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, appelant les États et les employeurs à renforcer la protection des travailleurs contre l'exposition aux substances toxiques et proposant des directives appropriées.