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Syrie : inquiétudes sur le sort d’au moins 27 femmes et enfants enlevés par Daech à Sweida (ONU)

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
Photo ONU Multimedia
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.

Syrie : inquiétudes sur le sort d’au moins 27 femmes et enfants enlevés par Daech à Sweida (ONU)

Droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a vivement condamné les attaques perpétrées mercredi dernier par Daech contre des civils à Sweida, au sud-ouest de la Syrie.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles plus de 200 personnes auraient été tuées et blessées lors de multiples attaques, notamment des attentats suicides dans la ville et dans plusieurs villages de ce gouvernorat de Sweida », a déclaré aux médias la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, mardi à Genève.

Les services du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme se sont également dits préoccupés par le sort des civils enlevés lors de ces attaques.

« Même si nous croyons que leur nombre réel serait probablement beaucoup plus élevé, nous avons reçu des informations sur les noms d’au moins 27 femmes et enfants qui auraient été pris en otage dans le village d’Al-Shbiki », a ajouté Ravina Shamdasani.

Selon des témoins, les combattants de Daech ont d’abord pris des femmes dans une poignée de maisons du village d’Al-Shbiki et les ont utilisées pour frapper à la porte de leurs voisins, avant de tuer et d’enlever plus de civils.

Le Haut-Commissariat rappelle que de nombreux militants de Daech faisaient partie des personnes récemment évacuées du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, Hajar Al-Aswad et Al-Tadamon dans le sud de Damas, dans le cadre d’un « accord de réconciliation » gouvernemental. Le gouvernement aurait utilisé de tels accords dans des zones qu’il était sur le point de conquérir, afin de donner aux groupes armés la possibilité de se réconcilier avec le gouvernement ou d’être transférés dans d’autres parties du pays qui ne sont pas sous contrôle gouvernemental.

« Si nous estimons que de tels accords mettant fin aux combats sont les bienvenus, le bien-être des civils doit être primordial avant toute autre considération », a fait remarquer la porte-parole. Selon le HCDH, « le transfert de combattants armés ayant des antécédents de flagrantes violations des droits de l’homme ferait augmenter la probabilité d’attaques violentes contre des civils, comme celles qui ont été perpétrées la semaine dernière à Sweida ».

Dans ces conditions, le Haut-Commissariat exhorte le gouvernement syrien à ne pas mettre en danger la vie des civils, avec de tels arrangements. Il appelle le Damas à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils contre les attaques.

« Le gouvernement a le devoir de veiller à ce que ceux qui commettent des crimes et des violations des droits de l’homme répondent de leurs actes conformément au droit et aux normes internationaux applicables en matière de droits de l’homme », a souligné Mme Shamdasani.