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À l'ONU, une star olympique appelle les jeunes à supporter l'échec pour mieux réussir

Pita Taufatofua, athlète olympique du Tonga, s'adresse au Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale.
Photo : ONU/Manuel Elias
Pita Taufatofua, athlète olympique du Tonga, s'adresse au Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale.

À l'ONU, une star olympique appelle les jeunes à supporter l'échec pour mieux réussir

Développement durable (ODD)

Le monde a besoin de jeunes femmes et hommes qui voient grand et peuvent supporter l'échec et la douleur, a déclaré mercredi un champion olympique du Tonga lors d' un dialogue avec la jeunesse organisé aux Nations Unies par le Président de l’Assemblée générale.

« Le monde n'a pas besoin de violence, n'a pas besoin de bombes, le monde a besoin que les jeunes d'aujourd'hui deviennent des superhéros », a déclaré Pita Taufatofua, l'athlète tongien, lui-même devenu « super-héros » lorsqu’il a défilé torse nu en tenue « traditionnelle » lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d’été de Rio, au Brésil et à nouveau lors des olympiades d’hiver à Pyeongchang, en Corée du Sud.

À l'ONU, portant une chemise et un collier traditionnel, il a partagé avec les jeunes participants les deux volets de sa formule pour devenir « super-héros ».

Votre capacité à devenir un super héros dépend de votre capacité à gérer l'échec et la douleur.

« Quand j'avais 12 ans, je rêvais de devenir un athlète olympique. Cela m'a pris 20 ans. En parlant au Président de l'Assemblée Générale, il m'a rappelé combien d'os cassés, de ligaments déchirés, combien de jours passés en fauteuils roulants et en béquilles, j'ai eu », a raconté le sportif.

« Votre capacité à devenir un super héros dépend de votre capacité à gérer l'échec et la douleur. Vous échouerez tout le long de votre chemin vers le succès, vous échouerez tout le long de votre chemin pour devenir un super-héros. Quand cela se produira, cela enlèvera la douleur. J'ai lutté 20 ans », a expliqué Pita Taufatofua.

« Lorsque je suis sorti pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, 20 millions de personnes ont googlé « Où se trouve Tonga ? »  et on m’a demandé qu’est-ce que ça te fait d'être devenu un succès du jour au lendemain. J'ai répondu que je n'étais pas devenu un succès du jour au lendemain, mais en traversant 20 ans de douleur ».

Ce n'est pas quelque chose qui m'est unique, c'est quelque chose que les jeunes d'aujourd'hui peuvent faire. Si je peux le faire, elle peut le faire, si elle peut le faire, il le peut.

Pour ce Tongien déterminé, s’il s’est retrouvé à l’ONU ce mercredi -- « ce qui est vraiment cool » --  c’est qu’il a été capable de passer au travers la souffrance.

 « Et ce n'est pas quelque chose qui m'est unique, c'est quelque chose que les jeunes d'aujourd'hui peuvent faire. Si je peux le faire, elle peut le faire, si elle peut le faire, il le peut », a précisé l’athlète.

Selon Pita Taufatofua, le deuxième volet de la formule pour devenir super-héros » c’est qu’il faut « voir grand ».

« Lorsque nous apprenons à minimiser la douleur, nous apprenons aussi à réduire nos objectifs et à fixer des objectifs réalistes » a expliqué le skieur, soulignant que notre véritable potentiel se situe dans la réalisation des rêves impossibles.

Miroslav Lajčák, président de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, lors du Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale.

 L'événement d'une journée a cherché à mettre en lumière les idées, les besoins et les préoccupations des jeunes sur l'éducation et l'emploi, ainsi que sur la prévention de la radicalisation de la jeunesse.

"Ils se sentent toujours exclus, des décisions qui affectent leur vie. Ils ne sont pas invités à la table où ils sont censés être. Très souvent, ils ont le sentiment que quand ils parlent, personne n'écoute », a déclaré Miroslav Lajčák, le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, expliquant que c'est la raison pour laquelle il a accueilli l'événement.

Jayathma Wickramanayake, l'Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, a déclaré que la plupart des médias traditionnels étaient « en mission » pour créer une image des jeunes comme une génération d'individus négligents ou paresseux qui, s'ils ne sont pas bien gérés, pourraient devenir une menace ou un fardeau pour un pays.

Le chanteur Emmanuel Kelly, lors du Dialogue des jeunes de l'Assemblée générale

Cependant, ce n'est pas le cas, elle a argumenté: « Si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable (ODD) de manière réaliste, c'est notre génération qui va le faire. Nous sommes la génération des ODD. Le reste du monde peut essayer, mais ils ne peuvent pas, ou ne le feront pas, sans [nous] ».

Pour rappel, les ODD sont un appel universel à l'action pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les peuples jouissent de la paix et de la prospérité.

Parmi les autres orateurs figuraient Mme Sheikha Hind bint Hamad Al-Thani, vice-présidente et directrice générale de la Fondation du Qatar pour l'éducation, la science et le développement communautaire; Mari Malek, mannequin, disc jockey et fondatrice de "Stand For Education" et le chanteur Emmanuel Kelly.