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Sénégal : le Comité contre la torture de l’ONU préoccupé par la surpopulation carcérale

Le Palais des Nations, siège de l'Office des Nations Unies à Genève où doivent se tenir des consultations de paix à partir de jeudi 6 septembre
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Le Palais des Nations, siège de l'Office des Nations Unies à Genève où doivent se tenir des consultations de paix à partir de jeudi 6 septembre

Sénégal : le Comité contre la torture de l’ONU préoccupé par la surpopulation carcérale

Droits de l'homme

L’examen du rapport du Sénégal a été l’occasion pour les experts du Comité contre la torture d’interpeller Dakar sur la surpopulation carcérale et les conditions de vie dans les prisons sénégalaises.

Selon le co-rapporteur du Comité pour l’examen du rapport sur le Sénégal, on compte aujourd’hui plus de 10.000 détenus pour 37 établissements pénitentiaires, contre 4891 détenus en 2000 dans ce pays.

Une surpopulation illustrée par les conditions générales de détention au centre de Rebeuss où la fouille se fait en groupe, « sans égards pour l’intimité des détenus ». Et selon Sébastien Touzé, Expert du Comité contre la torture, les personnes placées en détention préventive au Sénégal représentent 45% des personnes détenues, une proportion particulièrement élevée.

Mais pour le Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, des efforts continuent d’être faits pour désengorger certaines prisons. L’Ambassadeur Coly Seck a ainsi listé les mesures alternatives à l’incarcération, telles que le sursis, la probation, la dispense de peine, la semi-liberté, la libération conditionnelle, l’ajournement à côté d’autres mesures telles que la libération conditionnelle, la grâce présidentielle, les permissions de sortie, les placements à l’extérieur et les travaux au bénéfice de la société.

Les autorités sénégalaises affirment chercher des solutions pour améliorer les conditions de vie de tous les détenus. A cet égard, Dakar rappelle le lancement d’un projet de construction d’une prison de 1.500 places à Sébikotane, une commune rurale proche de la capitale sénégalaise, Dakar.

Dans le cadre « d’une réflexion globale », le gouvernement sénégalais a, en plus des projets de construction des prisons et de la réhabilitation des centres de détention dans les régions, rappelé l’adoption de la « Loi 2038 modifiant le code pénal qui a institué des peines alternatives à l’emprisonnement ». « Même s’il faut reconnaitre que la mise en œuvre de ces peines ne sont pas encore effectives », a admis Mme Aïssé Tall Gassama, Secrétaire Général du Ministère de la Justice.

A noter que le Comité contre la torture de l’ONU adoptera ultérieurement, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport du Sénégal et les rendra publiques à l’issue de la session, le 18 mai prochain.