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Loin d’être achevée, la lutte contre Daech est entrée dans une nouvelle phase, selon l’ONU

 Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, intervenant lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes.
ONU/Rick Bajornas
Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, intervenant lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes.

Loin d’être achevée, la lutte contre Daech est entrée dans une nouvelle phase, selon l’ONU

Paix et sécurité

Le groupe terroriste Daech continue de poser une menace significative, malgré la perte de son ancrage territorial, la détérioration de son appareil de propagande et une diminution de 90% de ses revenus depuis 2015, a déclaré jeudi le chef du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, devant le Conseil de sécurité.

Le groupe terroriste Daech continue de poser une menace significative, malgré la perte de son ancrage territorial, la détérioration de son appareil de propagande et une diminution de 90% de ses revenus depuis 2015, a déclaré jeudi le chef du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, devant le Conseil de sécurité.

« La lutte est loin d’être achevée », a dit M. Voronkov. Venu présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur la menace posée par Daech et l’action de l’ONU pour aider les États membres à y remédier, il a détaillé « la nouvelle phase » dans laquelle est entrée la lutte contre le groupe terroriste, depuis les revers militaires essuyés par ce dernier en Syrie, en Iraq et dans le sud des Philippines.

« Daech n’est en effet plus axé sur la conquête de territoire mais a dû se recentrer autour d’un plus petit groupe d’individus, très déterminés à préparer, encourager ou commettre des attaques », a-t-il dit. Les combattants terroristes étrangers qui regagnent leur pays ou rejoignent d’autres régions continuent de poser une menace considérable.

M. Voronkov a également mentionné la détérioration de l’appareil de propagande de Daech, ajoutant que ses membres continuaient néanmoins de communiquer sur « l’Internet sombre » pour planifier et mener des attaques.

Affirmant que les revenus de Daech avaient diminué de plus de 90% depuis 2015, le chef du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme a souligné la nécessité de faire en sorte que les flux financiers destinés au relèvement des zones reprises à Daech ne tombent pas entre les mains du groupe terroriste.

M. Voronkov a insisté sur la menace grandissante posée par Daech et ses groupes associés en Égypte, au Mali, en Afghanistan et en Libye. Pour y remédier, il a souligné l’importance de la liste des sanctions du Comité Al-Qaïda et d’un partage des renseignements entre Etats.

Il a salué l’adoption par le Conseil, ces derniers mois, de résolutions visant notamment à empêcher les terroristes d’acquérir des armes, à s’assurer que les membres de Daech ayant commis des crimes en Iraq rendent des comptes et à remédier au phénomène du retour des combattants terroristes étrangers.

Des partenariats innovants entre agences gouvernementales et acteurs du secteur privé ont permis un partage renforcé d’informations sensibles sur les circuits de financement du terrorisme et sur les individus suspects, a également fait observer M. Voronkov, qui a mentionné en outre l’attention croissante accordée par les États aux programmes de réhabilitation et de réintégration. Il a aussi précisé que 35 des 50 projets inclus dans le plan de l’ONU de renforcement des capacités contre les combattants terroristes étrangers ont été réalisés.

Il a également appelé à pleinement appliquer le cadre international contre le terrorisme, à combler les lacunes dans la coopération antiterroriste et à remédier aux raisons sous-jacentes expliquant l’attrait de l’extrémisme violent sur les jeunes. Le sommet des chefs des agences antiterroristes des États membres prévu en juin prochain à l’ONU devrait apporter des éléments de réponse, a-t-il conclu.